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« Accompagner les dirigeants de clubs à sécuriser leur structure »

Vice-présidente de la Fédération Française de Rugby (FFR) en charge des solidarités, Laëtitia Pachoud est chargée de déployer les actions menées par la fédération en matière de prévention et de protection des publics. Des missions qui font écho au projet conduit par Colosse aux pieds d’argile.

 

La FFR est le partenaire sportif du projet conduit par Colosse aux pieds d’argile. Pour quelles raisons avez-vous rejoint ce consortium ?
Rejoindre ce projet était assez logique au vu des conventions établies d’une part avec les services de la PJJ et d’autre part avec Colosse aux pieds d’argile. Nous pensons aussi qu’il est important d’expliquer aux jeunes que tout le monde peut avoir des accidents de parcours, mais que les structures associatives et sportives peuvent aider à repartir de l’avant. La structure familiale est essentielle mais, parfois, quand elle est défaillante, d’autres peuvent la suppléer.

 

Cela fait-il écho à la cellule de prévention et de protection des populations rugby (C3PR) que la FFR a mis en place ?
Ce dispositif a été lancé en 2019. Nous sommes aujourd’hui six personnes à nous en occuper. Il y a deux orientations différentes mais indissociables. Nous souhaitons d’abord que toute personne informée de mise en situation et de mise en danger d’autrui dans un environnement rugbystique, et pas seulement sur les violences sexuelles, puissent parler et alerter la cellule. L’alerte est ensuite traitée de manière systématique et les victimes orientées vers les structures compétentes reconnues par l’État. Le deuxième volet se concentre sur l’accompagnement de nos dirigeants. Aujourd’hui, 80% de nos clubs ne sont pas équipés pour gérer de telles situations. Or la fédération se doit d’assurer la sécurité physique et morale de ses adhérents.
La FFR est aussi engagée depuis longtemps dans des actions de prévention et de réinsertion. Par exemple, nous avons été la première fédération à avoir signé des conventions avec le ministère de la justice pour tester des peines alternatives (travaux d’intérêt général, travaux non rémunérés, etc.). Le rugby se prête bien à ce type d’action. Quand on y joue, la solidarité n’est pas qu’un simple mot.

 

La France accueillera la Coupe du monde de rugby dans quelques mois. Quelles sont les stratégies à dimension sociale qui seront déployées à cette occasion ?
Pour obtenir l’organisation de la Coupe du monde, il a fallu développer un projet solide avec une partie importante sur l’héritage de l’événement. Différentes thématiques sont d’ores et déjà traitées, autour de l’insertion sociale et professionnelle ou encore le sport-santé. Des actions dans les structures sociales intervenant aux côtés des femmes victimes de violences sont par exemple proposées. L’événement doit nous permettre de renforcer l’usage que l’on peut tirer du rugby au quotidien.


Lire la revue n°54 :

PRÉVENIR LES VIOLENCES SEXUELLES ET PROTÉGER LES PUBLICS



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