Cet article est protégé par un mot de passe. Pour le lire, veuillez vous connecter.




Diplomatie sportive post-Covid : le cas du Pays de Galles

Une récente révision de la diplomatie sportive galloise, mandatée par le British Council Wales, a produit des réflexions qui seront partagées dans un rapport prévu pour la fin de l’été. Ses recommandations devraient accélérer le développement d’une stratégie galloise de diplomatie sportive, ce qui serait une première pour une si petite nation.

 

Rosa BICKERTON

 

Responsable Éducation et Affaires publiques,
British Council (Pays de Galles)

Gavin PRICE

 

Consultant en relations culturelles et diplomatie

 

 

Si l’essence du rapport devrait rester inchangée, la crise sanitaire a incité les chercheurs à revoir leur copie et à prendre en considération la période de reprise qui s’annonce.

Lors de la pandémie, le monde a vu des exemples remarquables de coopération internationale, comme la diplomatie médicale cubaine en Afrique ou la constitution d’équipes multinationales pour la recherche d’un vaccin. Ceci dit, en sortant du confinement, il n’est pas difficile d’anticiper un mouvement de recentrage des gouvernements sur des défis internes et une remise en question de l’hyper-mondialisation. C’est là que des formes plus douces d’engagement mondial, comme la diplomatie sportive, offrent un mécanisme peu onéreux et hautement visible permettant d’activer des partenariats internationaux, si vitaux pour la reprise économique mondiale.

Au Pays de Galles, le sport a démontré sa capacité à servir la société tout au long de la pandémie. Des infrastructures sportives ont fait partie de la réponse gouvernementale, converties en hôpitaux et centres de tests. Des athlètes professionnels ont rejoint les équipes de travailleurs, et de nombreux clubs à travers le pays ont levé des fonds pour des communautés locales.

Des légendes du football, comme Ryan Giggs, Gareth Bale, Jayne Ludlow ou Aaron Ramsey, ou le cycliste Geraint Thomas, ont soutenu les autorités gouvernementales et sanitaires en passant le message #StayHomeSaveLives à travers les réseaux sociaux. Ils augurent ainsi la création d’un cadre officiel de « diplomates en survêtements » au service du Pays de Galles et de ses intérêts au sens large.

« #TOGETHERSTRONGER »

La reprise promet de remplir à nouveau les calendriers sportifs avec des compétitions. Celles-ci offriront autant de tremplins pour la conduite d’une diplomatie sportive, pour le partage de la culture galloise, l’établissement de liens d’affaires ou de commerce ou encore la recherche de synergies avec les communautés issues de la diaspora.

Pour le Pays de Galles, le projet suivant, bien qu’il nécessite des consultations complémentaires, pourrait en constituer le premier pas. L’Union Galloise de Rugby et l’Urrd, une organisation de jeunesse, coorganisent depuis longtemps des tournois annuels de rugby à 7. Dans la perspective post-COVID, cette initiative pourrait être étendue en invitant des équipes internationales. Cela permettrait à l’Urrd de porter haut le message de paix et bienveillance qu’il incarne depuis 90 ans, dans une ambition d’aider les jeunes touchés par les conséquences économiques et sociales de la pandémie à se relever. Une idée similaire pourrait être explorée avec la Fédération de Football galloise et des partenaires économiques-clé, comme le Pays Basque, les Flandres ou la Bretagne.

Au moment où le Pays de Galles et la monde sortent du confinement, la célèbre devise #TogetherStronger, qui a si bien servi le pays sur les terrains de sport, offrira aussi un message puissant et positif à la communauté mondiale.



Sport et citoyenneté