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« Il est temps de favoriser le sport pour tous »

 

 

Si les vertus du sport font consensus, le défi est de traduire ces paroles en actes, précise Laetitia Habchi, Conseillère Sport et Développement à l’Agence française de développement (AFD).

 

Propos recueillis par Sylvain LANDA

 

 

 

Comment le sport peut-il être un facteur d’inclusion des populations marginalisées ?

LH : Le sport est un puissant vecteur de cohésion et d’intégration sociale. Il participe à la construction de soi, de la citoyenneté, et intervient dans le dialogue entre les populations et entre les pays. C’est un moyen de valoriser l’individu tout en lui permettant de rencontrer autrui. Il permet aussi de recréer du lien social, notamment dans les contextes de fragilité, et auprès des personnes marginalisées.

Le sport favorise le rapprochement de populations de langues différentes, et facilite ainsi l’intégration des demandeurs d’asiles et des réfugiés. Il offre aussi un cadre structurant aux jeunes en décrochage scolaire qui y trouvent une écoute et une façon de redonner un sens à leur vie. De même, la pratique sportive des personnes porteuses de handicap, soutenue notamment par le CIO, est un levier pour leur intégration sociale.

Le sport est aussi un très bon moyen de lutter contre les inégalités homme-femme. La pratique et l’accès aux compétitions sportives est un excellent vecteur d’émancipation. Enfin, la lutte contre l’homophobie doit passer par les stades et la mobilisation du milieu sportif.

Il est temps de favoriser le sport pour tous. En priver certaines populations, c’est les priver de l’accès à des compétences et des apprentissages fondamentaux, comme le travail en équipe, la maîtrise de soi, le respect de la règle, c’est les priver de l’opportunité de développer des capacités de leadership et d’accéder à une forme d’équilibre intellectuel et physique.

Aujourd’hui, le consensus sur les bienfaits du sport est largement partagé mais reste trop souvent cantonné au discours. Il faut agir !

 

Quelles sont les actions menées par l’AFD en ce sens ?

LH : La dimension Sport a été intégrée à la stratégie globale de l’AFD. C’est une thématique transversale. Le sport est en passe d’être intégré dans tous les montages de projet, quel que soit le champ d’action. Les projets de construction d’infrastructures scolaires vont, par exemple, désormais comprendre des terrains de sport, les programmes de santé incluront un volet sur la prévention par le sport et les aménagements urbains compteront des espaces sportifs.

Ensuite, l’AFD déploie une stratégie axée spécifiquement sur le sport et le développement. Des initiatives très ciblées sont lancées, qui passent par des partenariats avec la NBA ou avec la Guilde européenne du Raid, une ONG française investie dans l’appui au montage de micro-projets. Dans les deux cas, cela permet de financer des projets d’ONG africaines, comme l’association Bénin Debout qui promeut des tournois avec des équipes mixtes, des entraînements incluant des personnes en situation de handicap, des programmes éducatifs…

L’AFD soutient aussi l’organisation de grands événements sportifs, tels les Jeux Olympiques de la Jeunesse Dakar 2022, et dont les retombées économiques et sociales doivent s’inscrire dans une perspective de développement durable. Enfin, en juin 2020, nous lancerons la plateforme « Sport en Commun » à l’occasion du sommet Afrique-France autour de la ville durable.

 

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