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Mesurer l’impact social du sport : l’engagement de Sport et Citoyenneté

 

Depuis 13 ans, notre Think tank a pour mission d’étudier, de valoriser et de promouvoir le rôle social et citoyen du sport en France et en Europe. Nous sommes profondément convaincus que le sport est un levier de transformations sociales et un réel moteur de changement. Le défi qui s’offre à nous aujourd’hui est d’apporter des preuves tangibles à ce postulat qui porte notre action.

 

Julian JAPPERT

 

Directeur général

Think tank Sport et Citoyenneté

 

L’impact du sport sur la société est souvent loué, voire quelquefois instrumentalisé, sans que cette notion soit clairement définie et ces impacts objectivés. En tant que militants engagés dans la promotion du sport dans la société, nous nous réjouissons d’avoir œuvré à notre niveau pour cette reconnaissance, sans pour autant avoir cessé d’alerter sur les risques d’une « pensée magique » selon laquelle le sport serait par essence vertueux. Le sport en soi n’est ni bon ni mauvais ; ce sont ceux qui l’encadrent, qui l’animent, qui donnent corps aux valeurs qu’on lui prête qui en font un outil à forte valeur ajoutée à même de contribuer aux défis de notre société.

Le sport peut donc avoir de multiples impacts sociaux, définis par le Conseil Supérieur de l’Économie Sociale et Solidaire (France) comme « l’ensemble des conséquences (évolutions, inflexions, changements, ruptures) des activités d’une organisation tant sur ses parties prenantes externes (bénéficiaires, usagers, clients) directes ou indirectes de son territoire, et interne (salariés, volontaires, bénévoles) que sur la société en général. »

En avoir conscience et avoir la capacité de mesurer ces impacts représentent à nos yeux une grande richesse qui est, malheureusement, peu travaillée à ce jour dans le champ sportif. Il nous est donc apparu pertinent de proposer une méthode afin de mesurer avec précision les externalités – positives ou négatives – créées par le sport, et ainsi proposer une grille de lecture aux différents acteurs qui le mobilisent.

« Objectiver la plus-value sociale du sport »

Une telle approche a plusieurs mérites. Elle permet aux acteurs du sport de mesurer plus finement l’impact de leurs projets, de valoriser leurs actions, de susciter une adhésion et une mobilisation accrue du grand public et des décideurs politiques. Elle permet par ailleurs d’apporter des éléments concrets susceptibles de faciliter la prise de décision des instances sportives et politiques, en démontrant l’utilité sociale des investissements réalisés, et ainsi viser un effet démultiplicateur. Elle offre aussi la possibilité d’ajuster et de développer les dispositifs pour les rendre encore plus opérants pour les bénéficiaires, entraînant un impact positif sur les territoires et les populations, garantissant ainsi leur pérennité. Enfin, elle peut légitimer, orienter et favoriser le développement des investissements publics ou privés dans le sport, en donnant du sens à cet engagement, en fédérant en interne autour de tels projets et renforçant ainsi les politiques RSE/RSO.

Ces dernières années, nous avons progressivement senti naître un besoin chez nos partenaires de disposer d’outils pour évaluer la plus-value sociale créée par le sport. Une discussion s’est ouverte avec le champ de la recherche universitaire (en particulier le laboratoire VIPS 2 de l’Université de Rennes, qui contribue d’ailleurs à ce dossier), actant le point de départ de notre réflexion, traduite depuis de manière opérationnelle via le développement d’outils de mesure mobilisables en pratique.

La méthode de mesure que nous proposons s’adresse à tous les acteurs se saisissant des enjeux sociétaux par le sport, qu’ils s’agissent d’organisateurs de grands évènements, d’acteurs du mouvement sportif (fédérations, ligues, clubs, associations), du monde économique (annonceurs, fondations, bailleurs), de structures d’utilité sociale ou des pouvoirs publics (État, collectivités territoriales).

« Une méthode qui se veut habile, agile et utile »

Cette méthode se veut avant tout habile, agile et utile.

  • Habile en ce qu’elle s’attèle à explorer avec précision la/les thématique(s) soulevée(s) par l’objet d’étude, à en cerner les enjeux et à définir des indicateurs fiables et pertinents. La méthodologie que nous avons mise en place s’appuie sur l’expérience de notre Think tank, adossée à l’expertise scientifique de spécialistes des champs étudiés.
  • Agile, en ce qu’elle vise à s’adapter au mieux aux contraintes des partenaires, ainsi qu’au sens donné par ces derniers à la mesure d’impact. Dans chaque cas, le partenaire est associé à la définition des objectifs de la mesure d’impact, aux attendus, au temps et au budget consacrés. Ces indications éclairent le choix à faire parmi les outils méthodologiques proposés, afin d’identifier les plus pertinents et répondre ainsi aux besoins des acteurs.
  • Utile, en ce qu’elle ambitionne d’être lisible et intelligible par tous. Surtout, elle propose une traduction et une analyse des résultats exploitables immédiatement sur le plan opérationnel. En cela, notre démarche s’apparente davantage à une « recherche-action » qu’à une analyse purement statistique et quantitative. Nous veillons aussi à inscrire cette démarche dans un contexte plus large de reconnaissance de la contribution du sport aux Objectifs de développement durable (ODD) des Nations Unies. Ces objectifs constituent un référentiel commun pour permettre aux acteurs de travailler en synergie dans une perspective globale. Nous aidons ainsi nos partenaires à revendiquer les ODD auxquels leur projet contribue, et ainsi valoriser le caractère durable de leurs initiatives (voir encadré).

L’exigence d’agilité méthodique ne doit en aucun cas rompre avec les prérequis de rigueur scientifique. La recherche de « scientificité » demeure un point-pivot de de notre approche. Celle-ci se traduit par une utilisation rigoureuse d’outils issus de champs scientifiques distincts (sociologie, psychologie sociale, STAPS…). L’objectif est de sélectionner ceux s’adaptant au mieux aux besoins méthodologiques de chaque étude, et de les articuler en complémentarité et en cohérence afin d’éviter les écueils épistémologiques.

A ce jour, plusieurs mesures d’impact ont déjà été initiées, avec des acteurs sociaux (Emmaüs Solidarité), sportifs (Paris Athlé 2020), économiques (EDF) ou publics (Conseil Départemental de Loire-Atlantique, Conseil Régional des Pays de la Loire). Vous en trouverez un aperçu dans cette revue. Des programmes aux natures variées permettant de confronter notre approche encore innovante à des réalités et des enjeux divers.

En définitive, le dispositif de mesure de l’impact social du sport que nous proposons s’inscrit dans les deux principales missions menées par Sport et Citoyenneté depuis son origine : le plaidoyer et l’aide à la décision. Alors que nombreux défis se dressent devant nous, que le monde d’après est à penser et à (re)construire, nous faisons le pari de contribuer, par la preuve, à renforcer la place du sport dans la société.

 

Notre méthode :

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



Sport et citoyenneté