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  « Le sport et la citoyenneté prennent une place très importante dans ma vie » 

 

Sport et Citoyenneté est allé à la rencontre de Gérard Perreau-Bezouille, Président de la Fédération Française des Clubs Omnisports, qui a rejoint le Conseil d’administration de notre Think tank en avril 2022. 

 

Propos recueillis par Marion Nigris et Noémie Gingue 

 

Vous avez un parcours sportif et professionnel très riche. Quels sont aujourd’hui vos engagements ?  

GPB : Je suis actuellement président de la Fédération Française des Clubs Omnisports. J’ai dirigé plusieurs années le club omnisports de lEntente Sportive de Nanterre. J’ai aussi été premier adjoint de la ville de Nanterre jusqu’en 2014, après avoir occupé les fonctions de maire adjoint aux sports, puis avoir été délégué à la communication et aux systèmes d’informations. Je mène également des activités éditoriales sur une plateforme journalistique où je partage mes analyses sur des phénomènes d’actualités. 

 

Pour quelles raisons avez-vous souhaité vous engager à nos côtés ?  

GPB : Le sport et la citoyenneté sont les deux engagements de ma vie. Cela a donc été une évidence de m’engager dans un Think tank dont les principales composantes sont ces deux notions. Je suis un ancien joueur de handball et j’ai dirigé plusieurs structures sportives. Je considère le sport comme un langage universel permettant de répondre aux grands enjeux de la société actuelle, notamment en ce qui concerne la place des femmes ou bien l’inclusion des personnes les plus fragiles. 

Pour moi, la participation citoyenne semble primordiale pour faire évoluer la société. Je me suis impliqué très tôt dans les processus de démocratie participative. Je suis aussi membre de l’Observatoire international de la démocratie participative, un réseau ouvert à toutes les villes et centres de recherche qui souhaitent échanger et mettre en œuvre des expériences en lien avec la démocratie participative au niveau local. À Nanterre, j’ai mis en place plusieurs initiatives citoyennes, notamment une agora permanente et le projet des « Cahiers pour la Ville. ». 

Quels sont les sujets sur lesquels vous souhaiteriez vous impliquer  ?  

GPB : Je souhaite porter des sujets en lien avec la citoyenneté, l’engagement dans le sport, les luttes contre les discriminations, qui permettront de rendre la société plus inclusive. Je pense que chacun d’entre nous peut agir ensemble afin de faire évoluer la société et ne laisser personne au bord du chemin. 

Nous traversons une période agitée sur le plan sanitaire. Comment accompagner les clubs et participer au développement des activités physiques et sportives pour tous ?  

GPB : Il me semble indispensable d’échanger plus avec les dirigeants et les pratiquants. La crise sanitaire a profondément transformé les habitudes sportives des Français. Elles se réalisent désormais de manière multiple, à distance via des plateformes numériques ou encore sur le lieu de travail, pour ne citer que quelques exemples.  

En tant que président de la Fédération Française des Clubs Omnisports, j’ai réalisé que beaucoup de dirigeants se trouvent isolés et en manque de reconnaissance. Mieux les accompagner et dialoguer davantage est donc une nécessité. À la FFCO, nous encourageons toute forme d’échanges, de participations car les clubs omnisports sont en prise directe avec ces évolutions, mais aussi tout ce qui concerne le développement de l’emploi, l’insertion sociale et professionnelle, etc. Nous essayons d’apporter des réponses innovantes aux problématiques actuelles. La FFCO est donc un véritable laboratoire d’idées pour que les clubs soient mieux aidés et mieux reconnus à l’avenir. 

Qu’est-ce que la crise du Covid-19 a révélé sur le rôle du club sportif en France ?  

GPB : Elle a été un révélateur. Les forces et les faiblesses qui préexistaient se sont exacerbées durant cette période. Pour certains clubs, ce moment a permis de révéler des bénévoles, des professionnels engagés et des relations solides avec certains partenaires. A l’inverse, la crise a pu dévoiler l’indifférence de certains au sort de leur club, ainsi que certaines tensions latentes avec des partenaires habituels. 

Les clubs jouent un rôle important dans notre société, sur le plan sportif évidemment, mais aussi sur le plan éducatif. Le sport ne peut donc pas être considéré comme une activité mineure et dispensable. Les activités physiques et sportives ne peuvent pas non plus se limiter exclusivement à la santé, au sport sur ordonnance. Les confinements successifs ont montré l’importance de l’activité physique ; absolument nécessaire à la vie ; mais aussi la place du sport comme espace de convivialité, de proximité et d’échanges contre toutes les formes de replis. Un sport qui doit être le plus ouvert à chacun, quelle que soit son origine ou ses moyens. 





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