Un beau message de solidarité

14 octobre 2014

Kayitaré_Clavel

Clavel Kayitaré

Athlète Paralympique

Sportif engagé aux côtés de l’association Carisport

Sacré champion d’Europe du 100m (catégorie T42) lors des derniers Championnats d’Europe d’Athlétisme IPC de Swansea en août 2014, Clavel Kayitaré est un sportif engagé. Aux côtés de 15 autres sportifs d’élite, parmi lesquels Emmanuel Petit ou encore Laura Flessel, il participe au calendrier caritatif « Histoires de champion »  au profit de l’association Carisport

Comment avez-vous connu l’association Carisport ? Pour quelles raisons avez-vous accepté de participer à ce calendrier, dont l’originalité est de mettre en scène des duos de grands sportifs, valides et handicapés ?

CK : Carisport m’a contacté il y a quelques mois pour me présenter le projet, et j’ai été particulièrement sensible à cette démarche. Le but du calendrier est de collecter des fonds pour financer des projets favorisant l’accessibilité du sport aux personnes handicapés. J’ai tout de suite adhéré à l’idée de réunir des sportifs valides et en situation de handicaps, de toute discipline et de tout milieu. Chacun a sa propre histoire, sa propre sensibilité, et le fait de partager ce moment de convivialité avec des basketteurs, des footballeurs, des judokas, etc. fut une expérience très riche. Le sport m’a beaucoup apporté (NDLR : Clavel Kayitaré est né au Rwanda, un pays qu’il a dû fuir à l’âge de 8 ans, à l’époque du génocide. Gravement blessé à la jambe, il a découvert l’athlétisme à 13 ans, avant de participer aux Jeux Paralympiques d’Athènes, de Pékin et de Londres) et je souhaite désormais, quand c’est possible, m’investir dans des projets auxquels je crois, comme celui de Carisport.

La notoriété des sportifs est-elle primordiale pour attirer l’attention du public ?

CK : Il est certain que les sportifs de haut niveau avec une forte notoriété ont plus d’impact, notamment auprès des jeunes. Cela permet d’attirer l’attention des médias, et de relayer les messages. Manu Petit a un rôle très important. Mais ce qui fait la force du calendrier, c’est la diversité des sportifs engagés et la complémentarité valide/handicapé. Je pense que c’est un beau message de solidarité.

En parlant de médiatisation, celle du handisport est encore balbutiante. Que pensez-vous de cette situation ?

CK : Nous sommes globalement en retard sur ces questions, que ce soit les médias ou plus largement la société française. Chez nos voisins, le handisport y est beaucoup plus médiatisé. Les athlètes y sont professionnels ou semi professionnels. En France, le handisport ne génère pas d’événements qui attirent suffisamment le public et les partenaires. Mais la situation évolue positivement. Depuis mes premiers Jeux Paralympiques à Athènes, la situation n’est plus du tout la même. Mais c’est encore insuffisant.

Vous voir gagner des médailles, cela peut aussi inspirer d’autres personnes en situation de handicaps, leur faire franchir les portes d’un club de sport ?

CK : Oui je pense. Moi j’ai vu Manu Petit à la télévision, il m’a fait rêver. Je n’aurai jamais imaginé partager ce projet Carisport avec lui. Le pouvoir de la télévision est énorme et cela peut aider pour développer la pratique.





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