« Considérer le sport comme un levier de croissance pour notre pays »

Propos recueillis par Sport et Citoyenneté

Dans le cadre des prochaines échéances électorales, notre Think tank Sport et Citoyenneté a présenté une série de propositions sur les thématiques majeures du sport.

Dans le prolongement de cette réflexion, notre Think tank a sollicité tous les candidats à l’élection présidentielle ainsi que plusieurs parties prenantes du sport français sur leur vision du sport et sa place dans le débat politique actuel. Une série d’entretiens que nous vous proposons de découvrir dans cette rubrique.

Olivier Dulac est le président de SPORSORA, l’organisation pour penser et influencer le développement de l’économie du sport. Le 18 avril dernier, SPORSORA, l’Union sport & cycle, l’Association nationale des ligues de sport professionnel (ANSLP), le Comité Sport du MEDEF et notre Think tank Sport et Citoyenneté ont organisé le « Grand Débat Sport » en présence des équipes des principaux candidats à l’élection présidentielle. Une manière de placer enfin le sport dans les débats politiques.

 

Pour quelles raisons avez-vous initié ce « Grand Débat Sport » le 18 avril dernier ?

OD : Le sport ne résout pas tout, mais il était jusqu’ici incontestablement absent des discours et des débats politiques. C’est pourquoi nous avons décidé, avec les partenaires évoqués, d’organiser un grand débat Sport au Stade Jean Bouin à Paris. Ainsi, les équipes de campagne des principaux candidats à l’élection présidentielle ont pu expliquer les politiques sportives qu’ils mettraient en œuvre s’ils étaient élus le 7 mai prochain. SPORSORA est une organisation unique puisqu’elle rassemble autour de la table plus de 200 représentants de toutes les parties prenantes de l’économie du sport. Nous sommes des fervents défenseurs de tout ce qui peut aider le sport à être considéré comme il doit l’être, c’est-à-dire comme un véritable levier de croissance pour notre pays. C’est un secteur économique à part entière, qui innove et qui crée des emplois. On a tendance à considérer chez SPORSORA que le sport, que ce soit sa pratique ou son économie, reflète la bonne santé d’un pays, de sa population et de tout son tissu associatif. En France, le sport est un secteur dynamique, même si des défis demeurent.

Avez-vous formalisé une série de propositions à l’attention des candidats à l’élection présidentielle ? Quelles seraient vos attentes vis-à-vis du prochain ministre des Sports ?

OD : Déjà, j’espère qu’il y aura bien un ministre des Sports ! Ce n’est pas encore gagné… En ce qui concerne nos attentes, nous avons bien sûr des sujets qui nous tiennent à cœur, mais notre démarche dans le cadre de ce débat était plutôt de recueillir les propositions les plus concrètes possibles de la part des candidats. Nous avons identifié quatre sujets majeurs : la place du sport dans le projet de société ; la rénovation du modèle sportif français, les axes de compétitivité pour le sport français et le sport comme levier de croissance et source d’emplois. Les candidats ont pu dévoiler leur projet en matière de sport-santé, de sport en entreprise, de développement du sport féminin… Il s’agit d’enjeux majeurs, d’un point de vue sociétal mais aussi économique. Il y a un gros travail à accomplir sur ces différents axes, et la décision politique est nécessaire pour accélérer les choses.

 

Vous considérez le sport comme un levier de croissance et d’emploi. Comment peut-on favoriser la compétitivité et accompagner le développement économique des acteurs sportifs ?

OD : Tous les ans, SPORSORA organise ses Assises de l’Économie du Sport au siège du MEDEF. Ce n’est pas un hasard, car le MEDEF attache beaucoup d’importance au sujet. Nous avons un certain nombre de données qui montrent que l’économie du sport représente environ 2% du PIB de notre pays. Regardez les audiences à la télévision et sur les nouveaux médias, le montant des droits TV, le dynamisme des nouveaux acteurs de l’économie digitale et numérique… le sport est une source importante de revenus et de croissance, qui est loin d’être neutre. Cette économie a aussi quelque chose de particulier : elle touche au moral des gens. Regardez la ferveur qui existe lors d’événements sportifs organisés en France ! Nous sommes un pays fantastique pour organiser de très grands événements sportifs. Notre capacité et notre expertise en la matière sont réelles, nous l’avons prouvé en 2016 avec l’Euro et nous le prouvons aussi avec le dossier monté pour Paris 2024. A chaque fois que la France a eu à organiser ce type d’événements, il y a eu un impact immédiat sur la cohésion sociale. Pour des responsables politiques, c’est fondamental de savoir apprécier, soutenir et encourager cet élan. Si l’économie du sport se porte bien, il ne faut pas pour autant oublier les contraintes qui pèsent sur les finances publiques, et la nécessité pour les acteurs de trouver de nouvelles sources de financements. Là aussi, le prochain ministre des Sports devra accompagner ce mouvement.

 

Ce sujet est-il à vos yeux le dossier prioritaire à traiter pour le prochain ministre des Sports ?

OD : Même si les sujets sont nombreux, il s’agit en effet d’un point majeur pour l’économie du sport. SPORSORA est régulièrement consulté par le CSA, par l’Inspection Générale des Finances et par d’autres administrations d’État sur ces sujets. Nos propositions portent aussi bien sur le droit à l’image, sur le naming, sur le crowdfunding, sur le financement des enceintes sportives, sur l’investissement envers le sport au féminin… Sur tous ces sujets, le prochain ministre des Sports aura de la matière à disposition !

Enfin, et je crois qu’il est utile de le rappeler en cette période électorale, il ne faut pas oublier de remercier et de saluer tous les athlètes et tous les champion.nes qui brillent par leurs exploits, leur investissement personnel et qui, au-delà de l’économie pure, apportent beaucoup de bonheur et de joie à notre pays. C’est cette émotion qui fait du sport un secteur d’activités tellement atypique.

http://www.sporsora.com/





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