Encourager l’innovation dans le sport
Armelle Daam, Directrice générale du Centre National pour le Développement du Sport (CNDS)
Le Centre national pour le développement du sport (CNDS) est un établissement public national, placé sous la tutelle du ministère chargé des sports. Il contribue au financement du sport en France.
L’année 2018 est une année particulière dans le contexte, d’une part, de la réorientation des missions dévolues au CNDS, et d’autre part, de la perspective de son intégration en 2019 dans la structure nationale qui aura vocation à rassembler et à rénover en profondeur la haute performance sportive et le développement des pratiques.
Développer les pratiques, le CNDS y contribue sur le volet du « dur ». Il s’agit de réduire les inégalités par le soutien à la construction et la rénovation d’équipements sportifs dans les territoires carencés (plus d’un 1 milliard d’euros investi depuis 2006). Le CNDS intervient aussi sur le volet du « soft », en soutenant des projets d’éducation, de citoyenneté, de santé, de handicap, de lutte contre les discriminations… et en construisant un véritable programme sociétal autour des Jeux 2024.
C’est tout le sens de l’enveloppe « Héritage et société » du CNDS, qui doit servir à favoriser les projets des acteurs traditionnels du sport mais aussi des réseaux socio-sportifs émergents, dans une dynamique d’impulsion et de maillage du territoire. Trois axes ont été privilégiés : la facilitation et la diversification des pratiques multisports ; le développement de matériels à destination des personnes en situation de handicap et l’accélération et incubation de projets sportifs innovants, accompagnés dans leur changement d’échelle.
Près de 230 projets ont été déposés et examinés par deux jurys composés de représentants du monde du sport, des collectivités locales, de l’innovation numérique (Le Tremplin), sociale (Think tank Sport et Citoyenneté, les Canaux), de partenaires (CGET, Agence du service civique) avec, au final, un tiers environ de projets sélectionnés. Ils recevront un accompagnement financier (jusqu’à 80% du coût total) et méthodologique ; certains obtiendront le label French Impact, promu par le Haut Commissariat à l’ESS et à l’innovation sociale.
Il reste bien sûr des marges de progrès à cette acculturation à l’innovation dans toutes ses dimensions (numérique, technologique, fonctionnelle…) mais des projets novateurs ont pu déjà être identifiés : un handbike adaptable aux morphologies et pathologies des pratiquants ; des gants 3D pour la rééducation fonctionnelle et la performance sportive… Sur le champ de l’innovation et de la diversité des pratiques, beaucoup plus protéiforme, des initiatives remarquables ont été proposées autour de l’inclusion des réfugiés, de l’insertion économique par le sport, de la digitalisation ou encore des projets « sport zéro déchet ».
Un travail de mise en relation et de communication doit néanmoins être conduit pour favoriser des synergies entre les fédérations et associations sportives, laboratoires de recherche, entreprises privées et publiques car le dialogue et la connaissance mutuelle de ces univers restent parcellaires. Prochaine étape, la sélection des liv-lab sport santé, nouveaux lieux à faibles coûts de réalisation mais à forte valeur ajoutée en matière d’accompagnement, de suivi et de pratiques innovantes. Faire du numérique une chance et une opportunité, utiliser son caractère ludique pour attirer notamment les populations les plus éloignées du sport : tel est l’objectif qui est le nôtre.