La place du sport dans les différents temps de l’enfant : le rôle de l’école

par Eva Jacomet, Chargée de mission, Think tank Sport et Citoyenneté

 

Parce qu’elle offre la garantie de toucher presque tous les jeunes, l’école représente à bien des égards la meilleure opportunité pour garantir l’accès du plus grand nombre aux activités physiques et sportives et lutter ainsi contre le phénomène croissant de sédentarité. Tour d’horizon de quelques bonnes pratiques européennes en la matière.

 

 

En février 2021, en pleine crise sanitaire, une résolution du Parlement européen s’inquiétait « du manque d’activité physique observé chez de nombreux jeunes pendant le confinement et des conséquences que cela pourrait avoir pour la santé publique »[1]. En parallèle, de nombreuses études soulignent les bénéfices d’un renforcement de l’activité physique et sportive sur la santé mentale et physique, les résultats scolaires et le développement des compétences sociales des enfants.

Si l’éducation physique et sportive (EPS) est obligatoire dans tous les programmes scolaires des cycles primaire et secondaire en Europe, les temps d’enseignement prescrits et appliqués varient considérablement d’un pays à l’autre. Pour autant, face aux enjeux actuels, l’activité physique et sportive des plus jeunes s’affirme désormais comme une priorité des politiques sportives, largement partagée au sein des États membres.

Éducation physique et sportive et apprentissage actif

Renforcer la place du sport à l’école revient, en premier lieu, à accorder plus de temps à la pratique physique et sportive dans le cursus scolaire, à l’image de ce qui est mis en place au Danemark. Depuis 2014, une réforme impose 45 minutes de pratique physique et sportive quotidienne à l’école.

Des initiatives visant à repenser plus largement le fonctionnement de l’école émergent également. En Estonie, le programme « Liikuma kustuv kool » (« école en mouvement ») a été élaboré par les ministères de l’Éducation et des Affaires sociales, avec l’aide du Mobility Lab de l’Université de Tartu. Pour encourager l’activité physique des enfants, le programme propose aux élèves et aux enseignants l’apprentissage actif ; les matières traditionnelles étant enseignées en mouvement. Le projet promeut, de plus, les pauses actives (favoriser les jeux en mouvement lors des temps de récréation) et induit, également, de repenser l’aménagement d’espaces scolaires pour les rendre plus propices au mouvement, de la cour de récréation jusqu’aux salles de cours.

Ancrer l’activité physique et sportive dans les temps périscolaires

Cependant, le rôle de l’école ne s’arrête pas aux murs des salles de classe. Celle-ci a un rôle fondamental à jouer pour favoriser les pratiques physiques et sportives sur les temps périscolaires, en encourageant par exemple, les déplacements actifs entre le lieu de vie et l’école (écomobilité) ou en incitant à une pratique plus institutionnalisée, dans les clubs. Le projet « Scuolo Aperto Allo Sport » en Italie vise par exemple à renforcer les liens entre mouvement sportif et écoles. Des éducateurs sportifs de clubs locaux interviennent au sein des cours d’EPS et pendant les après-midis libres pour initier à différentes disciplines sportives et inviter les élèves à poursuivre leur activité au sein des clubs.

EPS, apprentissages en mouvement, pauses et déplacements actifs, pont avec le mouvement sportif : le rôle de l’école est multiple pour encourager les élèves et leur entourage à adopter un mode vie actif. Aux pouvoir publics de s’en emparer davantage pour ancrer dès le plus jeune âge de bonnes habitudes de vie.


Informations issues du benchmark réalisé par Sport et Citoyenneté sur les priorités « Sport » des Etats membres de l’Union européenne (2022)

[1] Résolution du Parlement européen du 10 février 2021 sur l’impact de la COVID-19 sur la jeunesse et le sport (2020/2864(RSP))





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