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Le football – plus qu’un jeu pour les personnes déplacées et apatrides

Le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) a pour mission de sauver des vies, de protéger les droits et de construire un avenir meilleur pour les réfugiés, les personnes déplacées et les apatrides. Selon les données du HCR, à la mi-2022, 103 millions de personnes dans le monde avaient été contraintes de fuir des conflits, des violences et des persécutions, dont plus de 40 % étaient des enfants de moins de 18 ans. En Europe, aujourd’hui, plus de 8 millions de réfugiés ukrainiens ont fui à travers le continent et on estime que 17,6 millions de personnes ont toujours besoin d’une aide humanitaire urgente en Ukraine. L’apatridie, qui dans la plupart des cas signifie que vous ne pouvez plus voyager, ouvrir un compte bancaire, aller à l’école ou accéder aux soins de santé, continue de toucher quelque 480 000 personnes rien qu’en Europe. Un article de Stephen Reynard, responsable de la coordination « Sport » au sein du HCR.

Conscient de l’ampleur du défi et du potentiel du football – et du sport en général – pour améliorer la vie des personnes déplacées et apatrides, le HCR a lancé en novembre 2022 « More than a Game », la première stratégie sportive mondiale de l’organisation. « Plus qu’un jeu » décrit l’approche du HCR pour travailler avec et par le biais du monde du sport, il fournit des exemples d’initiatives prometteuses et s’articule autour de cinq piliers d’action. L’écosystème du football contribue déjà de manière significative à l’amélioration de la vie des réfugiés, que ce soit en partenariat avec le HCR, comme avec le FC Barcelone et le Nottingham Forest FC, ou à titre individuel. Voici cinq initiatives alignées sur les piliers de la stratégie sportive du HCR qui soulignent plus en détail cette contribution.

Marquer des points pour les réfugiés

 

Activités sportives et ludiques : Que ce soit dans les camps de réfugiés, les campements ou les zones urbaines, les activités dites de « football pour la protection » contribuent à améliorer les résultats en matière de protection (sociale) pour les personnes déplacées et les apatrides.
En Libye, le HCR et ses partenaires ont utilisé le football pour améliorer le bien-être psychosocial des jeunes dans la municipalité d’Abu Salim à Tripoli. Le HCR Libye a rénové le stade d’Abu Slim, créant un espace sûr pour le partenaire local, les Scouts de Libye, afin de mettre en œuvre des activités, soutenues à distance par le partenaire international Fútbol Más, qui a développé un programme visant à renforcer les capacités des entraîneurs et des animateurs de jeunesse basés à Tripoli. À ce jour, 550 jeunes vulnérables ont participé à des sessions et ont acquis des compétences utiles dans la vie quotidienne, notamment la résolution des conflits, le travail d’équipe, l’autorégulation, la communication, ainsi que la reconnaissance et l’expression des émotions.

Soutien aux talents : Soutenir les jeunes footballeurs réfugiés ayant un potentiel est un autre moyen par lequel le football contribue à améliorer la vie des réfugiés. Le club de football professionnel brésilien Black Pearls, qui collabore avec le HCR, a permis à des réfugiés syriens du camp de Zaatari de rejoindre le club pour s’entraîner en tant que professionnels. L’Académie Black Pearls a également offert des opportunités de travail à des réfugiés ukrainiens qui sont des joueurs de football professionnels. La Confédération brésilienne de football (CBF) a également modifié ses règles internes afin que les athlètes ayant le statut de réfugié puissent jouer et travailler au Brésil. De tels programmes peuvent offrir aux réfugiés une occasion importante de quitter un camp surpeuplé et de recommencer leur vie ailleurs, et constituent une source d’espoir pour des milliers de jeunes footballeurs réfugiés.
Communication et plaidoyer : Le football constitue également une plateforme importante pour sensibiliser aux questions de déplacement et pour travailler avec les clubs et les associations afin de trouver des opportunités de plaidoyer commun. Le partenariat entre le HCR et l’UEFA a permis d’organiser la première édition de l’Unity Euro Cup au siège de l’UEFA en Suisse en 2022. L’Unity Euro Cup a également permis de sensibiliser les associations de football à travers l’Europe aux questions relatives aux réfugiés. La deuxième édition aura lieu à Francfort, en Allemagne, en juin 2023.

La diplomatie du football : Les stars internationales du football Alphonso Davies et Lucy Bronze, jouent un rôle clé en utilisant leur popularité comme outil diplomatique pour faciliter la discussion et influencer l’opinion publique sur les questions relatives aux réfugiés. Alphonso et Lucy sont d’importants défenseurs des droits des personnes déplacées et des apatrides et font participer un public plus large au travail du HCR.

Mobiliser des ressources : Le monde du football, y compris les fédérations, les associations, les clubs, les marques, les événements et les donateurs, offre une occasion unique de mobiliser des ressources pour soutenir les personnes que le HCR accompagne. Dans le cadre de la campagne #football4ukraine lancée par le HCR et le Programme alimentaire mondial (PAM) pour soutenir l’Ukraine en 2022, Adidas a mis aux enchères le ballon de la finale de la Ligue des champions 2022 et a fait don des recettes au HCR. Le « ballon de la paix » n’est qu’un exemple parmi tant d’autres de la manière dont le football peut mobiliser des ressources pour les personnes contraintes de fuir.

Le football peut-il faire plus ?

Ces exemples montrent comment le football peut devenir plus qu’un simple jeu pour les personnes déplacées et apatrides. Bien que plusieurs pratiques prometteuses aient été décrites, on peut se demander si le monde du football, compte tenu de sa portée et de sa profondeur, en fait assez pour tirer parti de son pouvoir en faveur de ceux qui ont désespérément besoin d’une aide humanitaire. Pour le dire différemment, si on demandait à l’assistance vidéo (VAR) d’examiner le soutien apporté par le monde du football aux personnes accompagnées par le HCR, quel serait le constat ?


Lire la revue :

Sport et Citoyenneté n°56 : Conclusions du projet FIRE+



Sport et citoyenneté