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« L’enjeu pour les médias sera de continuer à mettre en avant le sport féminin après la Coupe du Monde »

 

Vincent Rodriguez, directeur des Sports de Radio France

 

 

Vincent Rodriguez, directeur des Sports de Radio France, a participé à notre conférence sur l’émancipation des filles par le sport du 27 mai. Il répond à nos questions sur le dispositif mis en place par le groupe pour la Coupe du Monde féminine de football et les enjeux médiatiques de l’événement. 

 

Comment les médias appréhendent le sport féminin aujourd’hui ?

 

VR : les médias appréhendent le sport féminin comme un chantier qui n’est pas encore abouti. Il est évident que le traitement du sport dans les médias aujourd’hui en France et dans la plupart des sociétés occidentales tend largement vers le traitement du sport masculin. On oublie un peu trop le sport féminin. La plupart des médias sont conscients qu’il y a un fossé à combler et je dirais que la plupart des acteurs majeurs médiatiques ont déjà engagé des mesures pour tenter de combler ce fossé.

 

Quels dispositifs Radio France met en place pour promouvoir davantage le sport féminin ?

 

VR : La féminisation du sport sur les antennes de Radio France n’a pas commencé aujourd’hui. Cela remonte à plusieurs dizaines d’années puisque nos antennes traitaient déjà le sport féminin notamment à travers les sports individuels. Nous avons été pionniers en la matière à la radio en recrutant dans les services des sports de Radio France une journaliste femme qui commentait notamment le tennis. Depuis, nous essayons de développer sur nos antennes des sports féminins. On s’intéresse d’abord, au-delà des sports individuels, à des sports collectifs majeurs comme le football ou le rugby.

Pour la première fois cette année, nous avons décidé de mettre des moyens sur l’intégralité du tournoi des 6 nations de Rugby Féminin. Nous avons retransmis les rencontres féminines tout comme les rencontres du XV de France masculin. Nous avons également suivi l’équipe de football de Lyon dans son périple européen qui s’est couronné de succès à Budapest. Nous étions à Chelsea pour les phases finales également.

Radio France a donc engagé depuis un certain nombre d’années des mesures pour rééquilibrer le traitement du sport sur nos antennes. Nous sommes conscients toutefois qu’il nous reste une partie du chemin à combler.

 

Quels sont pour vous les enjeux de la Coupe du Monde féminine de football ?

 

VR : Les enjeux de cette compétition sur le plan médiatique sont évidents puisque c’est une compétition majeure. C’est la FIFA, la coupe du Monde de football qui se déroule sur notre territoire. À Radio France, nous engageons des moyens comparables à ceux que nous pouvons engager sur la couverture de Jeux Olympiques. C’est une compétition qui se situe dans un calendrier favorable, entre le Tour de France qui commence début juillet et Roland Garros qui se termine début juin. Il n’y a pas de doutes que l’ensemble des acteurs médiatiques du pays vont s’engager à corps perdu dans la couverture de cette compétition. L’enjeu pour nous, au-delà de cette compétition, au-delà des résultats de l’équipe de France, est de pérenniser et continuer à travailler sur la féminisation du sport sur nos antennes une fois que les projecteurs de la Coupe du Monde se seront éteints.





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