28 juillet 2016

 

Pascal Boniface

Directeur de l’Institut de Relations Internationales et Stratégiques (IRIS)

Membre du comité scientifique du Think tank Sport et Citoyenneté

 

C’est une excellente idée que le Think tank Sport et Citoyenneté a eu de consacrer un numéro de sa revue au sujet « Sport et Diplomatie ».

Trop longtemps, le sujet fut l’objet d’une stratégie de déni. Le sport était censé être apolitique et donc plus encore astratégique. Je me souviens qu’ayant proposé en 1997,  juste avant la Coupe du monde en France, à deux éditeurs, l’un grand public et l’autre universitaire, un livre sur le thème « football et relations internationales », j’eus pour unique réponse que, n’existant aucun lien entre ces deux sujets, je pouvais écrire un ouvrage sur l’un OU l’autre.

Le fait qu’un spécialiste de questions stratégiques puisse s’intéresser au sport était un signe d’immaturité. Aujourd’hui, l’impact stratégique du sport apparaît comme une évidence. Laurent Fabius, qui n’est pourtant pas un grand amateur, a même créé un poste d’ambassadeur pour le Sport.

Ceci était vrai dès l’origine : Coubertin a recréé les Jeux olympiques afin de contribuer à pacifier les relations internationales. N’est-ce pas un objectif stratégique majeur ? Et l’importance sociétale et médiatique du sport est désormais sans équivalent à ce qu’elle était à la fin du XIXe siècle.

Le sport est un instrument de soft power à une époque où la définition de la puissance a été bouleversée et où l’image et l’influence sont devenues des facteurs-clé.

L’opinion publique compte plus que jamais dans la détermination des politiques, y compris étrangères. Il était ainsi naturel qu’un Think tank citoyen, œuvrant en profondeur sur les questions sportives, se saisisse de ce sujet.

 





Sport et citoyenneté