« Paris 2024 peut être un coup d’accélérateur »

 

 

Porte drapeau de la délégation française à Rio, Michaël Jérémiasz a parfaitement rempli sa mission. Véritable ambassadeur du mouvement paralympique, il a grandement participé au succès médiatique des Jeux en France.

Propos recueillis par Sylvain LANDA et Maëlys LOROSCIO

Quelques mois après votre retour, quel souvenir gardez-vous des Jeux de Rio ?

MJ : Au-delà d’une grande fierté, le fait d’être porte-drapeau était pour moi une vraie reconnaissance de mon parcours de sportif et de citoyen engagé. J’ai essayé d’être le meilleur porte-parole pour le mouvement paralympique et plus globalement pour toutes les personnes handicapées.

L’intérêt des médias est aussi à souligner. Beaucoup de reportages, d’interviews ont été réalisés en amont des Jeux. Le fait que France Télévisions retransmette en direct les épreuves a aussi fortement joué. Sur place, on percevait cet engouement, ne serait-ce que par la présence continue du plateau, par les réseaux sociaux… Mais c’est vraiment à mon retour en France que je me suis rendu compte de l’importance du mouvement. Les sollicitations médiatiques, associatives, citoyennes, entrepreneuriales n’arrêtent pas !

« L’engouement médiatique est là, mais il faut pouvoir l’entretenir toute l’année »

Comment faire pour entretenir cet engouement ?

MJ : C’est justement le rôle des médias. Depuis mon retour de Rio, j’ai rencontré beaucoup de gens motivés par ce challenge. Il faut se rapprocher d’eux et leur proposer de traiter le handisport toute l’année, à travers tous les supports. Aujourd’hui l’intérêt est là, mais il y a aussi une réalité médiatique. Il faut que les projets sur lesquels on travaille puissent aboutir.

Vous êtes membre du Team Malakoff Médéric, qui a fortement relayé vos exploits et ceux des autres athlètes pendant les Jeux de Rio. Comment ce soutien se matérialise-t-il ?

MJ : C’est un soutien financier mais aussi un accompagnement sportif. Malakoff Médéric est un groupe très engagé sur la promotion du handicap dans l’entreprise. Ils militent également pour une plus grande médiatisation. En partenariat avec la Fédération Française Handisport, ils ont créé en 2012 le « Club des Supporters Handisport », pour mettre davantage en lumière les athlètes. Aujourd’hui, le club compte plus de 190 000 fans sur Facebook ! Mais l’engagement de Malakoff Médéric est plus global, avec aussi un accompagnement dans la reconversion.

Vous qui êtes engagé auprès du Comité Paris 2024, quel serait selon vous l’héritage possible de ces Jeux ?

MJ : Il y a peu de projets aujourd’hui qui peuvent réunir autant la France et les Français, sans distinction aucune. Si on gagne les Jeux, la France entière serait réunie pendant 7 ans autour d’un projet ambitieux, universel, qui crée de l’emploi et une vraie dynamique positive. C’est une première raison qui en vaut la peine. Ensuite, ça permettrait de débloquer des budgets et de développer des actions autour de la pratique du sport pour tous. Cela permettrait aussi de rendre encore plus accessible l’accès au sport, à la culture, aux médias, au logement, à la santé… Je considère ce projet comme un accélérateur : cela peut nous faire gagner de nombreuses années.

 





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