« Pride » le sport en première ligne

 

 

Par Dr Bénédicte Halba, présidente fondatrice de l’Institut de recherche et d’information sur le volontariat, membre du comité scientifique Sport et Citoyenneté

 

Le rapport annuel 2022 d’ILGA Europe, groupe de défense des droits LGBT+, indique que la rhétorique anti-LGBTI a augmenté en Europe alors que l’opinion publique a évolué positivement. La  violence et la haine sont observées dans des pays ayant des lois homophobes (Pologne ou  Hongrie), mais aussi en France et en Allemagne[1]. Le rapport de l’ILGA  note une différence notable entre le discours de politiciens populistes et réactionnaires et l’esprit général de l’opinion publique. 59 % des Hongrois sont favorables au mariage homosexuel malgré la politique menée par leur président  avec une loi interdisant la « promotion » des homosexuels et des transsexuels auprès des moins de 18 ans.

La situation est préoccupante dans les Balkans. En août 2022, le président serbe a annoncé l’interdiction de l’Europride qui devait être organisée à Belgrade du 17 au 22 septembre – une marche des fiertés paneuropéenne organisée depuis 1992 chaque année dans une ville différente du continent.  Les organisateurs ont maintenu l’évènement, soutenu par la Première ministre, Ana Brnabic, ouvertement lesbienne dans un pays peu « gay friendly » – 60 % des membres de la communauté LGBTQ en Serbie ont signalé des abus physiques ou émotionnels[2]. Les deux premières marches des fiertés de Belgrade, en 2001 et en 2010, avaient opposé des manifestants anti-gays aux forces de l’ordre. En Bosnie, l’association de défense des droits LGBT+ Ćulibrk a,dénoncé les moyens utilisé par les autorités bosniaques pour réprimer la communauté queer, comme imposer des restrictions à la liberté de réunion et de rendre onéreux et bureaucratiquement fastidieux de se réunir légalement ou d’organiser des événements[3]

La différence entre le discours de certains groupes ou personnalités politiques extrémistes et l’opinion publique est un élément très positif. Le « coming out » de plusieurs champions et championnes sportives ont permis de faire avancer les choses et de changer les mentalités. Ils ont été des « rôle modèles » pour de nombreux adolescents- dans le tennis les exemples de Martina Navratilova (en 1981) ou Amélie Mauresmo (en 1999) ont été décisifs ; dans le football, le joueur anglais Justin Fashanu (en 1990) a permis aux joueurs gallois Gareth Thomas en 2009 ou suédois Anton Hysén en 2011 ou allemand Thomas Hitzlsperger en 2014, de rendre publique leur homosexualité.

Le combat des fiertés homosexuelles doit se mener dans tous les domaines, par tous les moyens les plus pertinents et les plus convaincants, particulièrement auprès des jeunes. Le sport doit être en première ligne . Des champions et championnes ont déjà ouvert la voie  – first un the field pour le combat des fiertés homosexuelles.

 

[1] Une augmentation de 39 % des crimes haineux anti-LGBTI en 2021 a été constatée en Allemagne

[2] selon un sondage réalisé en 2020 par les organisations de défense des droits de l’Homme, IDEAS et GLIC

[3] Katarina Panić, 8 juin 2022 ,  https://www.fairplanet.org/story/just-how-lgbtq-friendly-is-europe-these-days/

 


www.iriv.net

Pour aller plus loin sur la lutte contre les discriminations LGBTIQ+, retrouvez le témoignage de 20 personnalités du monde du sport dans le livre « Sport et Fierté

 

 





Sport et citoyenneté