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Revue 39 – Interview d’Androulla Vassiliou

« Rendre cet événement aussi universel que possible »

Commissaire européen en charge des questions de Sport durant quatre ans (2010 à 2014), la chypriote Androulla Vassiliou fut l’une des premières personnalités européennes à porter politiquement l’idée et le concept de la Semaine européenne du sport. Sport et Citoyenneté s’était entretenu avec cette figure marquante du sport européen à l’occasion de la première édition de la Semaine européenne du sport, en septembre 2015.

 

C’est sous votre mandat (2010-2014) que naquit l’idée d’instaurer une Semaine européenne du sport. Que pensez-vous de cette première édition ?

AV : En effet, en tant que Commissaire européen aux sports, j’étais l’un des principaux défenseurs de cette idée. La dernière enquête Eurobaromètre sur le sport et l’activité physique menée en 2013 montrait que plus de la majorité des Européens (59%) ne pratiquait rarement voire jamais une activité physique ou sportive. Ce pourcentage avait d’ailleurs augmenté par rapport au précédent Eurobaromètre mené en 2009. Cela soulève de grandes préoccupations concernant la santé de nos concitoyens, car nous savons que parmi les plus grosses menaces pesant sur notre santé figurent la mauvaise alimentation, la sédentarité et les problèmes de surpoids et d’obésité. C’est pourquoi la Commission européenne a promu deux initiatives qui ont été adoptées consécutivement par le Conseil de l’UE : tout d’abord une proposition pour promouvoir, au sein des États membres, le concept d’HEPA (health enhancing physical activity ou activité physique bienfaisante pour la santé) et, ensuite l’idée d’établir annuellement une Semaine européenne du sport en septembre qui, nous l’espérons, contribuera à changer les habitudes des Européens. Notre objectif est de sortir les gens de leur fauteuil pendant cette semaine et de les encourager à devenir physiquement actifs, ou d’essayer un sport qu’il ou elle pourrait potentiellement adopter comme passe-temps régulier.

Avez-vous participé aux activités proposées durant cette Semaine ?

AV : Bien-sûr ! L’organisation chypriote des sports (KOA), qui était le point de coordination national pour l’organisation d’EWoS dans notre pays, m’a invitée à participer et à intervenir lors du premier rassemblement des acteurs engagés dans la promotion du sport (organisations sportives, représentants du gouvernement, des autorités locales, des ONG, des médias et d’autres organismes compétents sur le sujet). L’objectif de ce rassemblement était d’annoncer, d’informer et de préparer EWoS 2015 dans notre pays.

Au-delà de cette invitation du KOA, j’ai aussi été nommée ambassadrice d’EWoS à Chypre, dans le but d’informer et de sensibiliser le grand public et d’inciter les Chypriotes à s’engager, notamment dans les médias. Enfin, dernier point et non des moindres, j’ai activement participé à plusieurs évènements durant le mois de septembre !

« Les activités de plein air ont de nombreux bénéfices »

Parmi les 4 secteurs identifiés par EWoS (l’environnement éducatif, l’environnement de travail, les clubs de sport & centres de fitness et les activités de plein air), lequel mérite selon vous une attention particulière de la part des institutions européennes ?

AV : Les quatre sont importants car, dans un sens, ils s’adressent à différentes catégories de citoyens. L’éducation est primordiale car si les enfants sont encouragés dès le très jeune âge à pratiquer, cela les influencera tout au long de leur existence et fera partie de leur mode de vie. Mais je crois que c’est d’abord le devoir des Ministères de l’éducation, avec l’aide des parents et des enseignants. J’espère qu’ils s’engageront dans cette voie. Néanmoins, comme nous voulons influencer la vie de chaque citoyen, sans considération d’âge ou de classe sociale, je crois que les activités de plein air sont très importantes. Elles peuvent avoir de nombreux bénéfices. Elles n’encouragent pas seulement l’activité physique et le sport, mais aussi l’esprit d’équipe et l’inclusion sociale. Elles font la promotion de l’amour de la nature, qui est bénéfique pour la santé et le bien-être. Nous avons une telle variété de choix… Et bien-sûr mon pays a un climat parfait pour pratiquer des activités extérieures toute l’année !

Que pouvons-nous espérer pour l’année prochaine ?

AV : Cette première expérience nous a donné un avant-goût du défi à relever mais aussi des opportunités possibles. C’était la première fois que des évènements et manifestations sportives étaient organisés en même temps, à travers l’Europe. Je pense que nous devons bâtir d’une année sur l’autre, en portant une attention particulière à la participation. L’objectif est de rendre cet évènement aussi universel que possible. D’encourager les jeunes et les moins jeunes, de toutes les classes sociales, à participer aux activités d’EWoS, mais aussi à adopter de nouvelles habitudes, toute l’année et pour le reste de leur vie. Nous devrions aussi essayer d’encourager les employeurs, notamment les grandes entreprises, à épauler leurs salariés pour qu’ils soient plus actifs. Des employés en meilleure santé signifient moins de congés maladie et une meilleure productivité pour l’entreprise. Il y a beaucoup d’idées que nous pourrons progressivement proposer durant EWoS.



Sport et citoyenneté