Sport et transidentité : Domaines d’inclusion

 

 

Thierry Witsel, Membre du Comité d’administration, Think tank Sport et Citoyenneté.

Député au parlement de Wallonie.

 

Chacun.e est riche de sa différence. Le sport est une richesse. Chaque sportif.ve enrichit la différence. Sport, Citoyenneté, Inclusion : 3 termes aux valeurs communes et dont le fondement est la lutte contre les discriminations. Tant en France qu’en Belgique, nous ne comptons plus la multiplicité d’approches afin d’intégrer tout type de public, à priori, éloigné du sport ou considéré comme – trop – vulnérable. Ainsi, un redoublement d’efforts a été opéré afin d’atteindre des objectifs comprenant tant l’accessibilité aisée aux infrastructures sportives qu’à l’inclusion en passant par le renforcement du lien à l’Autre, à la Société et à Soi. Plus que jamais au cœur de nos sociétés, le sport s’impose non plus comme seul vecteur de compétition mais bel et bien comme notre meilleur outil tant de combat, que de tissage de lien social et d’inclusion quant aux discriminations. « On ne peint pas du blanc sur du blanc, tout comme du noir sur du noir. On a besoin de l’Autre pour se révéler », ce proverbe africain illustre bien les jeux Olympiques de Beijing 2022. Ces JO furent placés sous le signe de la diversité, que ce soit par les épreuves mixtes ou encore la présence active d’athlètes ouvertement non-binaires ; la diversité sexuelle et de genre a été le vecteur d’inclusion dont cette compétition a fait preuve, tout en étant suivie par des millions de citoyen.ne.s du monde.

A partir des J.O d’Athènes en 2004, les athlètes transgenres ont, sous certaines conditions, été autorisés à prendre part aux épreuves olympiques. Aucun pays n’avait encore vraiment franchi le pas jusqu’aux JO de février dernier où sur 11 0000 athlètes, 35 étaient ouvertement LGTBQ+ dont l’haltérophile transgenre Laurel Hubbard. La question de la transidentité est assez récente alors que dès les années 60, des tests de féminité puis de génétiques furent imposés aux sportives. Ces sportives ont, tout autant, de sérieuses probabilités de monter sur le podium et pourtant, beaucoup considère cela comme « pas tout à fait juste », cette inclusion crée une « nouvelle inégalité ». Alors que le FairPlay et la « juste compétition sportive » sont érigés en points essentiels du sport, le sentiment que ces deux points ne se rencontrent pas provoque un ressenti d’être lésé. Le sexisme est ancré dans le sport et la féminisation progressive du champ sportif offre une configuration des rapports de genre différente, tout en ancrant sa nécessité dans les mentalités et les décisions sportives. La polémique que soulève la transidentité dans le domaine sportif – professionnel – repose en grande partie sur un jugement selon des stéréotypes : depuis ses origines, le Sport fonctionne binairement, séparant par catégorie les hommes et les femmes, catégorisation dans laquelle ne se retrouvent pas totalement certain.e.s. Le débat porté par des instances et des citoyen.ne.s se posent la question d’ « un avantage compétitif disproportionné ». Dans ce sens, le CIO a développé dès ce mois de Mars un dispositif spécifique pour accompagner les fédérations internationales dans leurs réflexions. En Belgique, les fédérations de volley et de foot ont intégré, dans leur réglementation, les dispositions nécessaires pour permettre l’intégration des personnes transgenres. Le sport est symbole des possibilités humaines et, comme le disait Aimé Jacquet, Le sport est dépassement de soi. Le sport est école de vie.

 

 





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