« Travailler de façon transversale et rechercher les synergies avec d’autres domaines politiques »

Propos recueillis par Sport et Citoyenneté

Dans le cadre des prochaines échéances électorales, notre Think tank Sport et Citoyenneté a présenté une série de propositions sur les thématiques majeures du sport.

Dans le prolongement de cette réflexion, notre Think tank a sollicité tous les candidats à l’élection présidentielle ainsi que plusieurs parties prenantes du sport français sur leur vision du sport et sa place dans le débat politique actuel. Une série d’entretiens que nous vous proposons de découvrir dans cette rubrique.

 

Interview de Marc Sanchez, Président de l’Association Nationale Des Élus en charge du Sport (ANDES).
Forte d’un réseau de plus de 4000 villes, l’ANDES favorise les échanges et représente les intérêts des collectivités locales auprès de l’État et du mouvement sportif.

 

Comment jugez-vous la place qui est faite au sport dans le débat politique actuel ?

MS : Malheureusement, c’est un thème qui est totalement absent de la campagne présidentielle, et nous le regrettons. Le sport est un sujet de société que nous estimons important. En tant qu’élus de terrain, nous sommes confrontés au quotidien aux problématiques que peuvent rencontrer les clubs, les bénévoles, les éducateurs sportifs, les pratiquants… Nous voyons combien le sport contribue à l’animation et au rayonnement des territoires, au développement économique, à la création d’emplois… L’objectif de l’ANDES est donc d’apporter aux collectivités locales des éléments de réponse et des retours d’expériences pour qu’elles puissent développer au mieux leurs politiques sportives.

Vous avez dévoilé vos 15 propositions à l’attention des candidat(e)s à l’élection présidentielle 2017, pour faire des collectivités locales un partenaire incontournable du sport français. Quelles sont les pistes de réflexions concrètes que vous souhaitez partager ?

MS : Nous avions déjà formulé par le passé des propositions aux candidats à l’élection présidentielle, et nous rééditons désormais systématiquement l’opération, en restant focalisés sur les activités physiques et sportives, qu’elles soient de loisir, de haut niveau ou professionnelles. 80% des équipements sportifs appartiennent aux collectivités, et je crois que c’est quelque chose que nous avons trop tendance à oublier. Cela représente près de 12 milliards d’euros d’investissement pour nos collectivités, sans parler des emplois, des bénévoles et de vie associative qui y sont rattachés.

Ces 15 propositions sont le résultat d’une réflexion collective associant les 4000 villes mises en réseau au sein de l’ANDES. Notre objectif est notamment d’interroger les relations entre les différents partenaires de la gouvernance du sport, c’est-à-dire l’État, le mouvement sportif et les collectivités territoriales. Je crois qu’il est important de pouvoir réunir autour de la table tous ces acteurs, afin de mettre en place une gouvernance du sport qui n’existe pas suffisamment et sur laquelle nous essayons de peser. Nous avons besoin de définir des objectifs partagés, une vision et un plan d’action concret à mettre en œuvre. Nous avons besoin aussi de travailler de façon transversale et de rechercher des synergies avec d’autres domaines politiques. Aujourd’hui, lorsque l’on développe une politique sportive, on touche à la santé, à l’éducation, à la politique de la ville, à l’aménagement du territoire… Nous voulons travailler sur tous ces aspects-là, en synergie avec les ministères concernés.

Êtes-vous favorable à un ministère des Sports de plein exercice ou à une approche interministérielle du sujet ?

MS : Le ministère des Sports doit être un ministère à part entière, mais il faudrait avant tout qu’il soit davantage pris au sérieux d’un point de vue politique. Mon propos n’est pas de remettre en cause la compétence des un(e)s et des autres, mais plutôt de pointer du doigt les changements perpétuels rencontrés par le passé. La stabilité est nécessaire pour asseoir une véritable politique sportive. On l’a vu ces dernières années, avec plusieurs avancées sur le territoire, en métropole et en Outre-mer. Il est donc important que le ministère des Sports soit un ministère renforcé, notamment d’un point de vue budgétaire, car les enjeux sont énormes.

D’après vous, quel devrait être le chantier prioritaire du futur Ministre des Sports ?

MS : Simplement qu’il s’engage dans une démarche collective forte, avec l’idée que nous agissions tous ensemble pour définir une véritable stratégie de développement du sport. Le dialogue entre les différentes parties prenantes est établi, nous devons le renforcer et améliorer ce qui a pu être fait dans ce domaine ces dernières années. Je suis convaincu que dans le sport, on trouve toutes les qualités qui font une nation forte et sereine.





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