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« Un vecteur de communication à l’international »

 

Denis MASSEGLIA

Président du Comité National Olympique et Sportif Français (CNOSF)

La France possède un savoir-faire reconnu dans l’accueil des grands événements sportifs. Un élément de rayonnement et un atout pour la candidature Paris 2024, comme le souligne le président du CNOSF Denis Masseglia.

 

Vous soulignez souvent dans vos discours l’impact que le sport a sur la société, ce qu’il représente politiquement et économiquement. Que pensez-vous de son angle « diplomatique », son intégration dans les relations internationales ?

DM : L’Histoire le démontre, le sport a pu avoir (et a toujours) une importance en matière de relations internationales. Il a pu favoriser le rapprochement de pays dont les relations diplomatiques étaient distendues, ou encore s’inscrire dans une stratégie d’influence assumée. Certains pays ont clairement misé sur le sport pour briller et exister sur la scène internationale, quitte à ce que ce soit quelquefois de manière illicite (comme par exemple la RDA dans les années 1970).
Le fait d’accueillir un grand événement sportif participe aussi à ce qu’on l’on appelle le soft power d’un État, sa capacité à rayonner sur la scène internationale. La France est habituée à le faire culturellement, dans le domaine humanitaire, etc. Mais notre pays a démontré aussi à plusieurs reprises sa capacité à bien organiser de grands événements sportifs. Il est donc normal que le sport puisse constituer aujourd’hui un vecteur de communication de la France à l’international.
Paris est candidat à l’accueil des Jeux olympiques 2024. Quelle importance est donnée aux aspects diplomatiques au sein de la candidature parisienne ?

DM : Le fait d’être candidat ne peut pas se résumer au fait de dire que l’on est capable d’organiser les Jeux. Une candidature, si elle veut être retenue, doit s’inscrire dans une forme de continuité, de cohérence. On ne se décrète pas « capable de », on le démontre au fil du temps. De ce point de vue, on ne peut pas nier le savoir-faire français dans l’accueil de grands événements sportifs. Nous souhaitons bien sûr accueillir les Jeux Olympiques d’été 2024, qui font défaut à notre pays depuis près de 100 ans. Mais on voit aussi que l’accueil de ce type d’événement doit être compris par le plus grand nombre. C’est pourquoi l’un des axes forts de la candidature porte sur l’héritage que nous souhaitons laisser une fois les Jeux terminés. L’héritage technique bien sûr, mais ce n’est pas le plus important à mes yeux. Ce qui compte le plus, c’est l’héritage sociétal, tout ce que le sport peut apporter à la société, en matière de cohésion sociale, de santé, d’éducation, de partage… Tout cela est difficile à quantifier, mais les effets sont incontestables.
Un autre point central de la candidature, c’est la concertation. Depuis le début, avant même le dépôt du dossier, le souhait est de permettre à ceux qui le veulent de pouvoir s’exprimer sur la candidature, sur les orientations à donner au dossier, etc. L’installation du comité des athlètes ou encore du comité « Génération 2024 » démontrent que cette candidature est portée par les sportifs, pour les sportifs mais aussi pour la société. Ce sont des éléments assez innovants, qui peuvent permettre à notre candidature de se démarquer des autres.

 

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