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Dérèglement climatique : comment pratiquer du sport dans un monde à +4°C ?

Multiplication des canicules et des périodes de sécheresse, montée des eaux, fonte des neiges et des glaciers… les effets du dérèglement climatique sont déjà visibles. Un rapport publié par WWF France dresse un constat édifiant des conséquences pratiques d’un réchauffement à +4°C pour les pratiquants et les acteurs du sport.

 

Sylvain landa, Directeur éditorial, Think tank Sport et Citoyenneté

Une offre de pratique sportive amputée d’un à deux mois par an. Plus d’une centaine de clubs de voile menacés par la montée des eaux. Une épaisseur du manteau neigeux réduit de 80% en hiver dans les Alpes. Un confort thermique amoindri dans la moitié des salles de sport françaises… : ce constat, alarmant, est posé par le WWF France dans un rapport publié en juillet 2021 et soutenu par le ministère français des Sports. Souhaitant alerter sur le contexte actuel et ses conséquences à venir mais aussi sensibiliser les acteurs sportifs, le WWF France a exploré deux scénarii d’évolution climatique : un premier scénario à +2°C de température mondiale moyenne (accords de Paris respectés) et un second à +4°C.

La première conséquence est une hausse des températures moyennes et une multiplication des vagues de chaleur et des phases de canicule, qui devraient doubler d’ici 2050. Ces degrés en plus ne sont pas sans conséquences pour la santé des usagers, puisqu’il est déconseillé de pratiquer une activité sportive au-delà de 32°C. Le réchauffement climatique pourrait donc faire perdre jusqu’à 24 jours de pratique sportive dans un monde à +2°C, et jusqu’à deux mois dans un monde à +4°C.

 

« Accompagner les acteurs sportifs dans leur transition écologique  »

Au-delà des pratiques, le dérèglement climatique impactera également les équipements sportifs et les sites de pratique. La moitié des équipements français ont été construits avant 1987, et sont donc loin d’être des modèles de performance énergétique. En ce qui concerne les espaces naturels de pratique, en particulier sur le littoral, le GIEC estime que le niveau de la mer pourrait s’élever d’un mètre ou plus dans un monde à +4°C. Dans ce dernier scénario, le rapport indique ainsi que la relocalisation de presque un quart des clubs de voile situés sur les littoraux français deviendrait incontournable d’ici la fin du siècle. Ce chiffre atteindrait même un tiers sur la façade méditerranéenne.

Concernant les sports d’hiver, chaque degré de réchauffement futur entraînera une perte d’un mois d’enneigement, ce qui influera sur la quantité et la qualité de la neige, sur les durées d’enneigement et sur les risques d’avalanches.

« Le dérèglement climatique nous frappe de plus en plus à mesure que la terre se réchauffe. (…).Les acteurs du sport doivent s’engager dans l’action climatique et la préservation de l’environnement. Nous avons tous un rôle à jouer ! » interpelle ainsi Isabelle Autissier, présidente d’honneur du WWF France. Afin d’engager le monde du sport dans ce défi global, le WWF France formule une série de recommandations. Parmi elles, l’alignement de l’ensemble des activités sportives avec les objectifs de réduction de l’impact sur le climat et la biodiversité ; l’intégration des exigences environnementales dans tous les aspects du sport ; l’accompagnement des acteurs dans leur transition écologique ; la mesure et l’anticipation des conséquences du dérèglement climatique ou encore l’incitation au changement de comportements, en incluant mieux l’éducation à l’environnement et au développement durable dans les programmes éducatifs des fédérations sportives.

 


Retrouvez l’ensemble des articles dans notre revue spéciale n°53
« Sport et Objectifs de Developpement Durable »

Revue Sport et Citoyenneté 53



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