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« Les projets d’inclusion par le sport doivent être plus visibles et mieux soutenus »

Iban García del Blanco est eurodéputé, co-président du groupe « Sports » du Parlement européen. Cette instance informelle milite pour renforcer la place du sport dans les politiques conduites par l’Union européenne (UE). Bien que des dispositifs de soutien existent, à l’image du programme Erasmus+ Sport, des défis demeurent pour soutenir dans la durée les projets et les rendre plus visibles.

L’inclusion sociale des nouveaux arrivants sur le territoire européen est au cœur des débats depuis l’intensification des flux migratoires en 2015, une situation qui s’est intensifiée le conflit en Ukraine. Quel rôle les acteurs du sport peuvent-ils jouer sur ce sujet ?
Le sport est un puissant outil d’intégration sociale. Il doit être utilisé et promu, parallèlement à d’autres mécanismes, pour atteindre l’objectif d’une intégration complète des réfugiés dans les communautés locales. Dans le processus de transition vers la pleine intégration des populations migrantes en général, et des réfugiés en particulier, le sport peut contribuer à atténuer les traumatismes et à soutenir le bien-être psychologique et social des individus marginalisés, traumatisés ou appartenant à d’autres groupes à risque. En outre, en apprenant à se connaître, le sport peut aider à surmonter les différences entre les communautés.
Dans ce contexte, les formateurs et les entraîneurs jouent un rôle-clé dans la création d’un environnement inclusif pour les personnes issues de l’immigration. Par conséquent, il est absolument indispensable d’allouer des ressources à l’élaboration de programmes de formation axés sur la sensibilisation et la prise de conscience culturelle des entraîneurs et des formateurs de l’industrie du sport.

 

« Il est indispensable d’allouer des ressources pour former à l’inclusion  »

 

Quelles sont les positions et les engagements du groupe « Sports » sur le sujet ?
Depuis le Traité de Lisbonne et l’acquisition par l’UE d’une compétence d’appui dans le domaine du sport, le rôle du Parlement européen est fondamental pour établir des politiques qui promeuvent l’utilisation du sport à des fins d’inclusion. Il est de la responsabilité des décideurs d’inscrire le sport à l’agenda politique du Parlement européen afin de tirer le meilleur parti de ses nombreux bénéfices.
Pour le Parlement européen et notre groupe « Sports », utiliser ce levier pour faciliter l’inclusion des réfugiés est fondamental. Nous nous sommes battus pour obtenir des fonds supplémentaires pour des programmes comme Erasmus+ Sport, qui permettent ensuite de développer des projets de terrain. C’est le cas du projet FIRE+ proposé par Sport et Citoyenneté, du projet SPIN Refugees mené par le Réseau européen SPIN, du projet SIVSCE, qui milite pour l’inclusion sociale et la promotion du volontariat dans les clubs sportifs européens, et de bien d’autres encore.

 

De nombreux acteurs de terrain ont signalé le manque de reconnaissance de leurs actions. Comment faire en sorte que le sport, et plus particulièrement le football, soit plus largement reconnu ?
Avant tout, le travail effectué par les acteurs de terrain doit gagner en visibilité afin d’inspirer les autres. Cela doit s’accompagner d’incitations qui peuvent permettre de mieux utiliser le sport, notamment le football, comme outil d’inclusion et de démocratisation. Il existe de nombreux projets européens qui peuvent par exemple fournir des ressources aux associations sportives locales désireuses d’accueillir des réfugiés de manière inclusive.
Du côté des institutions européennes, il me semble évident que nous devons faire un effort supplémentaire pour faire connaître ces projets ainsi que les financements possibles, afin que ces initiatives puissent en bénéficier davantage.

 

Lors de récents débats parlementaires, vous vous êtes récemment exprimé sur la question des discriminations et du racisme. Quelles sont vos positions sur ce sujet ?
Le racisme est un fléau social qui n’a pas sa place dans l’UE et qui doit être éradiqué. Le sport est un outil de démocratisation qui met sur un pied d’égalité tous ceux qui le pratiquent. Peu importe votre pouvoir d’achat, votre position sociale ou votre origine. Le sport a des règles qui permettent à chacun de concourir à armes égales ; sa nature démocratique éduque les individus aux valeurs européennes d’égalité et de démocratie. Mon objectif personnel est donc de mettre en lumière le potentiel inégalé du sport pour combattre et prévenir le racisme.


Lire la revue :

Sport et Citoyenneté n°56 : Conclusions du projet FIRE+



Sport et citoyenneté