Retour sur le webinaire « Encadrement sportif inclusif : quelles conditions pour la réussite d’un projet ? »

Depuis de nombreuses années le Département de Loire-Atlantique est engagé dans une politique volontariste de promotion de la pratique sportive des personnes en situation de handicap. La webconférence organisée le lundi 1er février en partenariat avec notre Think Tank a permis de présenter les visions et expertises des acteurs de cette politique territoriale.

Qu’entend-on par sport inclusif ?

« Le mouvement sportif doit nous pousser à être meilleurs. J’attends que la question du handicap puisse se généraliser dans les clubs, sans distinction »  Philippe Grosvalet

Posant le constat que partout, l’égalité n’est pas naturelle, Philippe Grosvalet, président du Conseil Départemental de Loire-Atlantique en appelle à une politique volontariste en matière d’insertion dans le sport des personnes en situation de handicap. Malika Tararbit, vice-présidente en charge des Sports et des activités de pleine nature du Conseil Départemental en rappelle l’enjeu principal. Dans la société comme dans le sport, il s’agit de penser « comment on peut adapter le patrimoine commun pour que les difficultés, les singularités des personnes en situation de handicap ne soient pas essentialisées et qu’au contraire cela devienne une force ».

En Loire-Atlantique, ce projet inclusif se caractérise par une mobilisation sans faille des acteurs (institutionnels, associatifs, sportifs), qu’ils soient issus du milieu ordinaire ou spécialisé. Il est également marqué par une forte coopération entre ces acteurs, comme en témoigne le travail effectué par le groupe « Sport et Handicap 44 » et la gestion de l’espace ressource « Sport et Handicap 44 ».

Ce processus d’inclusion des personnes en situation de handicap « se manifeste par une lutte contre les exclusions, les inégalités. L’inclusion, c’est permettre la participation de tous les individus à la vie sociale dans toutes ses dimensions », comme le rappelle Jean-Pierre Garel, professeur agrégé d’EPS et chercheur associé au laboratoire Cultures, Éducation, Sociétés (LACES). Dans le champ sportif, elle se traduit par le développement de la pratique sportive des personnes en situation de handicap dans le milieu spécialisé comme ordinaire, en situation de mixité avec des pratiquants valides ou non.

 

Les facteurs-clés de réussite d’un projet sportif inclusif : adapter la pratique et l’encadrement aux singularités de chacun

« Chacun et chacune devrait pouvoir accéder à une pratique sportive en milieu ordinaire ou en milieu spécialisé dans des conditions optimales et pouvoir circuler d’un milieu à l’autre en fonction de son projet personnel » Jean-Pierre Garel

Les intervenants s’accordent sur la grande diversité du public en situation de handicap : handicap moteur, psychique ou mental, tous présentent des degrés et singularités propres auxquelles le sport doit pouvoir s’adapter au cas par cas, sans faire de généralités. Anthony Guidoux, référent Pays de la Loire du Comité Paralympique et Sportif Français (CPSF) appelle ainsi de ses vœux une « pratique sportive pour les personnes en situation de handicap pratiquant-centrée », basée sur la connaissance et l’écoute des personnes en situation de handicap. La réussite d’un projet inclusif passe par plusieurs points, dont la formation des éducateurs et encadrants, la sensibilisation des pratiquants valides en cas de pratique mixte ou encore l’adaptation des règles de pratique.

C’est cette nécessaire adaptation aux singularités de chacun que promeuvent notamment les écoles multisports mises en place par le Département de Loire-Atlantique sur l’ensemble du territoire, comme le rappelle Malika Tararbit. L’objectif de ce dispositif est « d’amener peu à peu les enfants en situation de handicap à rejoindre des clubs ordinaires ».

Convergeant vers ce même objectif, Benoît Dousset, chargé de développement au Comité Départemental Handisport de Loire-Atlantique et Quentin Schillé, Conseiller technique fédéral de la Fédération Française de Sport Adapté (FFSA) soulignent, de plus, l’intérêt d’un processus inclusif inversé tendant à intégrer au sein de clubs spécifiques des pratiquants valides. A cet égard, la FFSA a créé une licence « autre pratiquant » permettant aux pratiquants valides de partager les activités sportives des licenciés en situation de handicap mental et/ou psychique.

 

Faire des Jeux de Paris 2024 un tremplin pour un sport davantage inclusif envers les personnes en situation de handicap

« S’appuyer sur les Jeux pour mettre en avant la question d’un sport ouvert à tous » Malika Tararbit

Finalement, intervenants du monde sportif et institutionnel entendent s’appuyer sur l’opportunité unique que représente les Jeux Olympiques et Paralympiques Paris 2024 pour porter ce projet inclusif et faire reconnaître le droit à une pratique sportive adaptée. Anthony Guidoux relève l’enjeu crucial de médiatisation que porte ces Jeux et espère « surfer sur cette image pour montrer des athlètes en situation de handicap qui performent et donc acculturer le grand public à ces pratiques ».

Cette webconférence fut aussi l’occasion de souligne les défis qui attendent le Département de Loire-Atlantique dans son engagement pour un sport plus inclusif sur son territoire : « former, mailler le territoire et communiquer davantage pour que l’on puisse continuer à accroître le champ des possibles pour les personnes en situation de handicap », comme le souligne Benoît Dousset.

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