Les villes s’activent pour le développement durable

Par Eva Rebmann

En décembre 2018, des représentants du monde du sport se sont rassemblés à Katowice, lors de la COP 24. Ensemble, ils ont réfléchi au rôle du sport dans l’action pour le climat et ont lancé le Cadre de l’action climatique dans le sport afin de « sensibiliser un large public sur la nécessité d’agir pour le bien-être de la planète ». Alors que les conclusions du Groupe d’experts international sur l’évolution du climat (GIEC) sont équivoques, les consciences écologiques se ravivent, et le monde du sport prend conscience de son impact sur la qualité de l’environnement.

Population croissante, pollution étouffante

Cet engagement fait suite à un double constat : les citadins, qui représentent 75% de la population de l’Union européenne, sont de moins en moins actifs, et leur environnement est de plus en plus dégradé. En 2017, 46% des Européens ont déclaré ne pratiquer aucune activité physique ou sportive, contre 39% en 2009. Les enfants d’aujourd’hui font partie de la génération la moins active de l’histoire, avec seulement 30% d’enfants réalisant les 60 minutes d’activité quotidienne recommandées par l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

Les villes, échelon d’action privilégié

Les représentants du monde du sport ont compris l’importance de leur engagement pour à la fois réduire les émissions des activités sportives et sensibiliser les pratiquants à la lutte contre le changement climatique. De la même façon, des politiques publiques visant à réduire la pollution urbaine ainsi qu’à augmenter l’activité physique ont été mises en place aux niveaux international, européen, national, régional et municipal. Représentant la majorité de la population de l’Union européenne, cet échelon de gouvernance est le plus adéquat pour promouvoir ces évolutions. Au plus proche des citoyens, il permet une meilleure visibilité des mesures prises pour améliorer leur quotidien en s’adaptant à leur situation propre.

Copenhague, ville active

Plusieurs villes européennes ont alors mis en place des politiques publiques qui encouragent à l’exercice physique, tout en menant à des comportements plus écoresponsables. Copenhague fait partie de ces villes « actives », qui ont investi pour promouvoir l’activité physique via le réaménagement des espaces et la création d’un environnement favorable aux mobilités actives. Grâce à ces investissements, la part des habitants de la ville se rendant à vélo au travail ou à l’école a augmenté de 25% à 45% entre 2012 et 2014, et la part du vélo dans les déplacements s’élève à 30%, à quasi-égalité avec la voiture[7]. Ce revirement permet à la fois une réduction des émissions de CO2 et une amélioration de la santé publique.

Le projet PACTE, pour des villes plus actives

Mené par Sport et Citoyenneté et soutenu par le programme Erasmus + Sport de la Commission européenne, le projet PACTE, qui fête son premier anniversaire, promeut le développement des « villes actives » sur le continent européen. Il a pour ambition de sensibiliser les acteurs locaux aux coûts et impacts de l’inactivité physique sur les citoyens et à comprendre l’intérêt d’intégrer l’activité physique dans la conception et la mise en place de politiques publiques environnementales.

[7] France stratégie. Activité physique et pratique sportive pour toutes et tous. 22 novembre 2018. URL : https://www.strategie.gouv.fr/publications/activite-physique-pratique-sportive-toutes





Sport et citoyenneté