L’olympisme comme modèle éducatif

Par Éric Monnin, Vice-président de l’Université de Franche-Comté, Délégué à l’Olympisme – Génération 2024

Maître de conférences HDR

À la question « Qu’est-ce donc que l’olympisme ? », Pierre de Coubertin répond par la définition suivante : « C’est la religion de l’énergie, le culte de la volonté intensive développée par les pratiques des sports virils s’appuyant sur l’hygiène et le civisme et s’entourant d’art et de pensée »[1].

Création du Centre d’études et de recherches olympiques universitaires (CEROU)

Pour le rénovateur des Jeux, l’Olympisme est un outil qui doit servir à éduquer la jeunesse en s’appuyant sur une double pratique : sportive et intellectuelle.

Le concept d’olympisme revêt une multitude de sens et peut se définir également comme un objet-frontière, qui réussirait à faire en sorte que des acteurs très disparates acceptent de coopérer aux buts de l’olympisme. L’objet-frontière olympique constituerait un ciment entre ces différents acteurs et ces différents mondes qu’ils représentent. De toute évidence, l’Olympisme se pose comme un trait d’union entre différentes conceptions, centres d’intérêts politiques, économiques, éducatives ou philosophiques.

Le concept d’éducation olympique est apparu quant à lui dans la recherche olympique à partir des années 1970, notamment grâce aux travaux menés par le chercheur allemand Norbert Müller. Pour Coubertin, l’Olympisme peut apparaître comme la voie privilégiée pour une éducation basée sur le développement harmonieux du corps et de l’esprit. Concernant ce modèle éducatif, Coubertin n’a jamais utilisé le concept d’éducation olympique mais celui d’« éducation sportive », que l’on retrouve notamment dans son ouvrage Pédagogie sportive. Pour autant est-ce que l’Olympisme voulu par Pierre de Coubertin doit demeurer, à l’aube du XXIe siècle, un modèle éducatif ? Peut-on imaginer proposer et dispenser une éducation olympique dans le système scolaire, universitaire ou chez les sportifs ?

Voici une définition du concept d’éducation olympique donnée en 2007 par Konstantinos Georgiadis : « L’éducation olympique [porte] sur le développement social, mental, culturel, éthique et physique. Le sport est au cœur de cette éducation visant à élever les jeunes de façon à ce qu’ils deviennent des citoyens équilibrés mentalement et physiquement, coopératifs, tolérants et respectueux de la paix […]. L’éducation olympique doit permettre aux individus d’acquérir une philosophie de vie grâce à laquelle ils apportent une contribution positive à leur famille, à leur communauté, à leur pays et au monde ».

Dans la continuité de l’Année du sport de l’école à l’université (2015-2016), de l’Année de l’Olympisme de l’école à l’université (2016-2017) et du lancement du label « Génération 2024 », l’Université de Franche-Comté a nommé un vice-président à l’olympisme – Génération 2024 et créé le premier Centre d’études et de recherches olympiques universitaires français (CEROU). Soutenu par les plus hautes instances sportives et olympiques nationales et internationales, le CEROU est l’illustration d’une politique engagée en matière de recherche, de promotion du sport et des valeurs olympiques dans un but essentiel, celui d’accroître l’attractivité et le rayonnement de la recherche olympique sur le territoire français. Le CEROU est une fédération d’études et de recherche de l’Université de Franche-Comté, qui s’attache à promouvoir la création et la diffusion de la connaissance olympique selon les quatre axes stratégiques suivants : Recherche ; Enseignement et formation ; Expertise ; Promotion.

[1] MÜLLER Norbert et SCHANTZ Otto (1986), Pierre de Coubertin. Textes choisis, Tome III : Pratique sportive, Zurich, Weidmann





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