Quel avenir pour les activités sportives et de loisir de plein air après le COVID-19 ?

 

La crise sanitaire aura de multiples impacts sur le sport. Chez Sport et Citoyenneté, nous pensons qu’elle peut être salutaire, si elle permet d’accélérer un certain nombre d’évolutions. Par le biais de tribunes d’experts, nous souhaitons recommander, aux pouvoirs publics, des mesures opérationnelles destinées à lancer le sport de l’après-crise. Nous en avions déjà recensé un certain nombre dans ce livret de propositions pour la loi Sport et Société il y a quelques mois. Aujourd’hui, alors que la politique européenne du sport ne cesse de se développer, nous renforçons cet engagement en Europe et localement.

 

 

Anna GERKE, Maitresse de conference Audencia Business School

Membre du Conseil d’Administration du Think tank Sport et Citoyenneté

 

 

La crise sanitaire du COVID-19 a restreint la liberté de mouvement des individus dans presque tous les pays affectés par le virus. Aujourd’hui, 185 pays recensent des cas et beaucoup d’entre eux ont pris des mesures temporaires de confinement. En matière d’activité physique, les conséquences varient d’un pays à l’autre. Alors que dans certains pays les habitants sont autorisés et encouragés à faire de l’exercice en extérieur dans les parcs, forêts et plages, comme en Allemagne ou en Nouvelle-Zélande, dans d’autres ces espaces naturels sont interdits au public, laissant aux populations la rue comme unique espace d’exercice – comme c’est le cas en France.

 

Les facteurs ayant influencé de telles décisions sont les suivants : la capacité de respecter la distanciation sociale dans les espaces naturels, l’interdiction de la voiture pour se rendre sur son lieu d’exercice, la possibilité de superviser et de contrôler le respect de la distanciation sociale et l’interdiction des rassemblements par la police, mais aussi le degré d’adhésion et de respect de la population envers les recommandations pour prévenir la diffusion du virus. En plus des restrictions liées à la distanciation sociale et à l’accès aux espaces naturels, une étude récente suggère qu’il existe un risque de contamination en pratiquant une activité physique en extérieur avec les distances de 1,5 et 2 mètres entre les individus, comme cela est actuellement recommandée (Braddick, 2020).

 

Dans certains pays, les débats autour des stratégies de déconfinement ont commencé, et certains gouvernements ont pris en considération les activités d’extérieur. Alors que les gouvernements européens s’attachent aujourd’hui à trouver des solutions pour la réouverture progressive des secteurs d’activité non-essentiels, des écoles, des transports en commun et des lieux de culte, ils devraient aussi développer des stratégies permettant aux populations d’avoir de nouveau accès aux espaces naturels en toute sécurité pour pouvoir pratiquer des activités sportives et de loisir dans cette période d’après-COVID. Même s’il n’y aura pas un « retour à la normale », une perspective à moyen long-terme de cette crise appelle à prendre en considération le maintien et l’amélioration de la santé physique et mentale de la population. Il s’agit somme toute de la véritable préparation de la sortie de crise, où les activités physiques et de loisir d’extérieur pourront et devront jouer un rôle essentiel.

 

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