Le sport doit-il repenser son modèle ?
Les tribunes de nos experts

 

La crise sanitaire aura de multiples impacts sur le sport. Chez Sport et Citoyenneté, nous pensons qu’elle peut être salutaire, si elle permet d’accélérer un certain nombre d’évolutions. Par le biais de tribunes d’experts, nous souhaitons recommander, aux pouvoirs publics, des mesures opérationnelles destinées à lancer le sport de l’après-crise. Nous en avions déjà recensé un certain nombre dans ce livret de propositions pour la loi Sport et Société il y a quelques mois. Aujourd’hui, alors que la politique européenne du sport ne cesse de se développer, nous renforçons cet engagement en Europe et localement.

 

Quel avenir pour le sport d’après-crise ? Nos positions, Notre Think tank Sport et Citoyenneté, dont l’objet social est de s’interroger sur la place du sport dans la société, s’est mobilisé durant ces dernières semaines pour consulter un certain nombre d’experts, confronter ses points de vue et formuler des pistes de réflexion aux pouvoirs publics en matière de sport pour tous.

 

Le sport a aussi son mot à dire dans cette vague verte, Tribune de Laurent Thieule, président du Think tank Sport et Citoyenneté. Article publié sur Eurosport.

« Cette période va conduire le sport à repenser son/ses modèles : tant le sport professionnel, qui vit sur des modèles économiques inappropriés, que l’impact social des grands événements sportifs ou le rôle de conciliateur social du sport amateur. Cette réflexion sur le rôle du sport va désormais prendre place dans le contexte du fameux « Green Deal » déclaré par l’Union européenne comme une retentissante réponse à l’urgence climatique. »

 

Sport d’après : et si le Covid19 nous obligeait à imaginer une société plus active et inclusive ? Tribune de Julian Jappert, directeur général du Think tank Sport et Citoyenneté. Article publié également sur Médiapart. 

« Ce contexte sanitaire peut nous permettre de créer un nouveau modèle économique et sociétal du sport. Pour passer d’un sport sous influences à un sport qui influence. »

 

Quelques réflexions sur le fonctionnement et l’organisation des fédérations sportivesNotre Think tank a été auditionné mercredi 17 juin 2020 par l’intermédiaire de notre directeur général Julian Jappert, dans le cadre de la mission d’information sur l’organisation et le fonctionnement des fédérations sportives (conduite par le Sénateur Jean-Jacques Lozach). Retrouvez ci-dessous une synthèse de nos positions par Colin Miège, Président de notre comité scientifique.

 

Sport d’après, pour une réflexion partagée et des actions concertéesBillet de Tatiana Vassine, Avocate – Cabinet RMS Avocats, Administratrice du Think Tank Sport et Citoyenneté. 

« La période que nous venons de traverser a été l’occasion de s’interroger sur plusieurs aspects de notre société et de repenser les fonctionnements auxquels le monde du sport est habitué. Si chacun semble s’accorder sur l’impératif de faire évoluer un modèle qui n’est plus en phase, les moyens d’actions peuvent sembler parfois délicats à trouver et mettre en place. J’ai eu l’occasion d’échanger avec nombre d’entre vous, acteurs du sport. Cet article est donc un moyen de prolonger cette fenêtre de discussion et de reprendre les pistes que nous avons évoquées et sur lesquelles nous avons pu débattre. »

 

Compétitions sportives : le temps de l’actualisation, Tribune de Jaime Andreu Romeo, ancien chef d’unité Sport de la Commission européenne. Membre du Comité Scientifique du Think tank Sport et Citoyenneté. 

« Les fédérations sportives offrent les mêmes services depuis plus de cent ans. Ou presque. Une saison de septembre à mai, des compétitions le week-end. Il a peu d’alternatives : soit vous pratiquez dans ces conditions, soit vous abandonnez l’idée de le faire. Seuls de « nouveaux » sports comme le futsal ont adapté leurs compétitions à d’autres créneaux horaires et proposent des services mieux adaptés au contexte social nouveau. »

 

« Faire société », Tribune de Denis Musso, membre du comité scientifique du Think tank Sport et Citoyenneté, président de l’association Accord et Accords.

« Le sport n’est pas hors-sol. Il a une responsabilité et un avenir en s’engageant dans le social, l’écologie, l’art, l’humanitaire, en un mot dans l’humain. Au centre il y a, il devrait, y avoir le pratiquant, non pas un simple consommateur à marketer, mais au moins un « consommacteur ». Il importe de l’écouter, le fidéliser, lui donner des perspectives et l’ouvrir à des responsabilités. »

 

Gestes sanitaires et santé : des compétences indispensables à acquérir pour nos enfants ! Tribune d’Alexandra Fournier-Bidoz, Secrétaire générale adjointe, Think tank Sport et Citoyenneté. 

« Cette épidémie met en exergue la nécessité absolue d’avoir, de manière partagée, une éducation à l’hygiène et aux gestes sanitaires. Pour répondre à cet impératif, la mise en place d’un module d’apprentissage « Éducation aux gestes sanitaires et à la santé » serait une réponse concrète et immédiate face à des enjeux de santé publique capables de paralyser toute une civilisation. »

 

Déconfiner le sport ? Oui, pour un mieux ! Tribune du Pr. Thierry Zintz, Chaire Henri de Baillet Latour & Jacques Rogge en Management des Organisations Sportives – Louvain Research Institute in Management, Université catholique de Louvain. Membre du Conseil d’administration du Think tank Sport et Citoyenneté. Article publié précédemment dans Le Soir

« Partout, on entend que le monde sera différent au terme de cette crise. Il peut l’être de deux façons, soit parce que nous le subirons, soit parce que nous retrousserons nos manches pour qu’il soit meilleur. Comme responsables sportifs, faisons ce second choix. »

 

Miser sur la jeunesse et le sport collectif scolaireTribune de Raymond Froumenty, Juriste en droit public, membre du Comité Scientifique du Think tank Sport et Citoyenneté. 

« Il n’est pas question de nier l’implication de tous les acteurs déjà engagés dans le sport scolaire. Toutefois, une fois la crise actuelle passée, quatre grandes orientations pourraient certainement amener les plus jeunes à délaisser, pour un temps, l’ordinateur au profit de l’échange et du partage directs. Cela intéresserait les scolaires de l’école primaire jusqu’au lycée. »

 

Et si le sport n’était plus exclusif ? Tribune de Manuel Picaud et Pascale Reinteau, coprésidents de la Fondation FIER. 

« Pour nous, l’inclusion et le respect des personnes lesbiennes, gays, bi.e.s et trans (LGBT) dans le sport sont un impératif et un objectif. La situation dans le sport professionnel comme le sport amateur ne leur est en effet pas favorable. Le climat homophobe dans le sport est confirmé dans chaque étude d’opinion. »

 

Nos mondes sont à l’arrêt, pas nos problèmes sociaux, Tribune de Kiera Wason-Milne, Cheffe de projet « Affaires européennes », Think tank Sport et Citoyenneté, Tribune parue sur Le Taurillon.

« Le secteur sportif, et notamment le sport pour tous et le sport amateur, est violemment affecté par la crise sanitaire, aussi bien au niveau local, national qu’européenA échelle humaine, la disparition abrupte du sport pour tous semble laisser derrière lui un vide majeur en matière de lien social. Lorsqu’il est employé correctement, le sport offre une plus-value qui dépasse grandement celle de la santé physique et mentale de ses pratiquant(e)s. »

 

Après la pandémie, le « citius altius fortius » aussi dans le ciel ? Tribune de Jacob Kornbeck, Fonctionnaire européen et chargé de cours externe à l’Université allemande du Sport de Cologne. Membre du Comité Scientifique du Think tank Sport et Citoyenneté. Tribune publiée sur Le Taurillon.

« Si le sport n’est pas épargné par la crise sanitaire, les défis peuvent aussi cacher des opportunités pour en finir avec les idées reçues. Diminuer le calendrier des grandes compétitions internationales, qui mobilisent de multiples spectateurs, peut contribuer ainsi à réduire les voyages aériens. »

 

L’industrie des articles de sport face à la crise du COVID-19 : la solidarité économique en action, Tribune de Jérôme Pero, Secrétaire général de la Fédération européenne des industries du Sport (FESI). Tribune parue sur Le Taurillon.

« L’industrie européenne des articles de sport figure parmi les secteurs économiques les plus durement touchés par la crise du COVID-19. […] En mettant à plat l’économie tout entière, la crise du COVID-19 ne pose-t-elle pas la question non seulement de la survie économique de ces entreprises mais également celle de leur engagement en matière de RSE et de leur rôle social et sociétal ? »

 

Quelle vision du sport d’ici 2030 ? Tribune de Colin Miège, Président du Comité Scientifique du Think tank Sport et Citoyenneté. Tribune parue sur le site Acteurs du Sport.

« Il est acquis que la pratique d’une activité physique ou sportive sous les formes les plus diverses deviendra un élément encore plus déterminant de notre qualité de vie, et une arme majeure pour lutter contre la sédentarité, avec son cortège de maux. »

 

De l’Assurance-maladie à l’Assurance-santé : passer d’une logique de gestion à une logique de projet, Tribune de Didier ELLART, vice-président de l’Association nationale des élus en charge du sport (ANDES) et de Cyril CLOUP, Directeur général de l’ANDES, Membre du Comité Scientifique du Think tank Sport et Citoyenneté.

« Actualité oblige, le lien avec le sport-santé est incontournable pour les Français. Ce n’est plus une opportunité, mais une responsabilité que d’inscrire les activités physiques et sportives dans le parcours de santé des Français, alors que moins d’un Français sur deux pratique une activité régulière comparativement aux 65% de Finlandais, Suédois ou Espagnols. »

 

Réactiver nos villes, Tribune de Maxime Leblanc, Directeur des affaires européennes au sein du Think tank Sport et Citoyenneté.

« La période actuelle invite à repenser beaucoup de nos certitudes et habitudes sur le long terme. Parmi celles-ci, l’encadrement des déplacements et la mise « en limite » des corps. Pour répondre à ce défi, le concept de « ville active » doit être mobilisé en ce qu’il invite à prioriser l’activité physique comme matrice de développement de nos politiques locales. »

 

Pour la création d’unités d’intégritéTribune de Marc Peltier, Maître de conférences en droit (Université Côte d’Azur), Avocat au barreau de Paris, Membre du Bureau de l’Unité d’intégrité de l’athlétisme et de l’Unité d’intégrité de la Fédération Internationale de Hockey, Membre du Comité Scientifique du Think tank Sport et Citoyenneté

« « A quelque chose malheur est bon » : toute crise doit nous conduire à réfléchir aux moyens de nous améliorer. Déjà, des voix se font entendre en vue d’un renforcement de l’éthique. « Le monde d’après » devra en tenir compte. »

 

Le sport d’après, c’est aussi renforcer la lutte contre les violences sexuelles dans le sport, Tribune de Sarah Hanffou sur le site Les Sportives, Avocate, Présidente de Ping Sans Frontières, Membre du Conseil d’administration du Think tank Sport et Citoyenneté. 

« Un certain nombre de sujets faisaient débat avant la pandémie, et j’espère sincèrement que ces sujets ne seront pas passés sous silence le moment venu. En tant qu’avocate et sportive de haut niveau, il y a deux sujets qui m’interpellent particulièrement : la réforme des retraites et les violences sexuelles dans le milieu sportif. C’est sur second point que j’aimerais formuler une proposition. »

 

De la parole aux actes, Tribune de Carine Bloch, animatrice de l’émission Vivons Sport sur Cause Commune (93.1 FM à Paris en Ile-de-France sur causecommune.fm), consultante-formatrice Sport et Ethique, Membre du Comité Scientifique du Think tank Sport et Citoyenneté.

« Espérons qu’il y aura « un avant et un après », une prise de conscience de l’importance de la prévention, du temps long, qui permet de diminuer considérablement les impacts sanitaires, sociaux et financiers »

 

Pour une empreinte positive des JOP de Paris après 2024, Tribune de Matthieu Valot, Chargé de mission « Sport et Développement » à l’Agence Française de Développement.

« Dans un contexte de crise environnementale et sanitaire post-covid, les attentes sont fortes vis-à-vis des grands événements sportifs, et en particulier des Jeux Olympiques et Paralympiques. Dès sa candidature, Paris 2024 a souhaité rompre avec certaines dérives passées, et s’inscrire dans une dynamique de transition écologique en défendant l’organisation de jeux sobres et raisonnables, en accord avec l’Agenda 2020 du Comité International Olympique. »

 

Un moment de basculement majeur Tribune de Cyrille Rougier et Christophe Lepetit, respectivement chargé et responsable des études économiques au CDES Limoges.

« La pandémie de coronavirus a mis à l’arrêt des pans entiers de l’économie mondiale. Dans ce contexte, de nombreuses voix s’élèvent aujourd’hui pour appeler à un basculement et à une transformation profonde de la société face à des enjeux climatiques et environnementaux de plus en plus prégnants. Quelle que soit la réponse apportée, il nous semble que le sport, dans toute sa diversité, devra tirer toutes les conséquences de cette période. »

 

Quel avenir pour les activités sportives et de loisir de plein air après le COVID-19 ? Tribune d’Anna Gerke, Maitresse de conference Audencia Business School et membre du Conseil d’Administration du Think tank Sport et Citoyenneté.

« Alors que dans certains pays les habitants sont autorisés et encouragés à faire de l’exercice en extérieur dans les parcs, forêts et plages, comme en Allemagne ou en Nouvelle-Zélande, dans d’autres ces espaces naturels sont interdits au public, laissant aux populations la rue comme unique espace d’exercice – comme c’est le cas en France. »

 

Utiliser le pouvoir de dérogation des préfets pour construire le sport d’après, Tribune de Grégory Marchesini, Avocat associé, LLC et Associés – Bureau de Toulon. Membre du Comité Scientifique du Think tank Sport et Citoyenneté. 

« L’expérimentation passée a montré que ce pouvoir de dérogation pouvait être mis en œuvre pour faciliter et soutenir l’émergence de projets en réduisant le poids des normes en aval de leur production par une interprétation « facilitatrice » de ces normes confiée aux préfets. »

 

« Refaire société » dans et par le sport, Tribune d’Anne Tatu, Chargée de mission « Politique Sportive » de l’Université de Franche-Comté, Professeure Agrégée d’EPS- Docteure en Sociologie, Membre du Comité Scientifique du Think tank Sport et Citoyenneté et de Benjamin Coignet, Sociologue du sport, Responsable de la LPro ISMS, Université de Franche-Comté.

« On pourrait croire le sport et les liens sociaux qu’il génère sont devenus secondaires et inopérants dans ce contexte d’urgence sanitaire. Au contraire, le confinement semble lui offrir l’opportunité de se renouveler dans sa participation au maillage et à la cohésion sociale et dans son accessibilité. »

 

Le loisir sportif par temps de stop-and-go Tribune de Pierre Weiss, sociologue et formateur au Ministère de la Famille et de l’Intégration du Grand-Duché de Luxembourg, membre du Comité Scientifique du Think tank Sport et Citoyenneté. « Le loisir sportif, c’est à la maison. Le confinement a remis de facto en question les temporalités et spatialités du sport-loisir. Ce faisant, il bouleverse les cultures sportives « établies » et leurs modes de sociabilité… »

 

Relancer le sport, pour tous !, Depuis le 17 mars 2020, le sport français est, à l’instar de nombreux secteurs, paralysé par les exigences de confinement qu’impose la crise sanitaire du Covid-19. Profondément touché, le secteur sportif demeure en attente de solutions concrètes pour faire face à la crise. Sport et Citoyenneté et le réseau SHARE ont pris position pour que le sport ne reste pas en marge des mécanismes de soutien et de relance européens actuellement en discussion.

 

L’épineuse conciliation entre sociabilité et évitement, Tribune de Christian Bromberger, Professeur émérite d’anthropologie à l’université d’Aix-Marseille (France), membre du comité scientifique de Sport et Citoyenneté.

« La pandémie du COVID 19 a mis au jour et aggravé les inégalités sociales. Parmi les « facteurs péjoratifs » qui peuvent influer sur le développement de la maladie, l’obésité, fréquente dans les milieux où l’on ne peut ni s’offrir une nourriture variée ni entretenir son corps. La promotion de l’activité physique dans ces milieux défavorisés devra être un impératif au lendemain de la crise pour éviter que des drames évitables ne se reproduisent… »

 

« Je milite pour la création d’un conseil local des activités physiques et sportives », Interview France Info de Laurent Petrynka, président de la fédération internationale du sport scolaire, inspecteur général de l’éducation, du sport et de la recherche, administrateur de Sport et Citoyenneté.

 

 

« On sous-évalue et sous-utilise le sport dans notre société », Interview France Info de Mélina Robert-Michon, athlète spécialiste du lancer du disque, ambassadrice de Sport et Citoyenneté.

 

 

 

 





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